DébatUn pompier doit-il risquer sa vie pour un animal?
Genève a fait imprimer 30 000 autocollants pour signaler aux pompiers la présence d'animaux en cas d'incendie.
- par
- Valérie Duby

Le magistrat Guillaume Barazzone et la présidente de la SPA genevoise, Michèle Mex, trouvent l'idée formidable.
C'est l'histoire d'une bonne idée: celle de Danièle Majoli. «Cette membre de la Société genevoise pour la protection des animaux (SGPA) a, en l'an 2000, pensé à créer un autocollant pour signaler, sur les portes des appartements, la présence d'animaux», explique Michèle Mex, présidente de la SGPA. Le concept a séduit. Et les autocollants ont été épuisés. Du coup, la Ville de Genève a fait relooker et imprimer 30 000 autocollants destinés aux propriétaires genevois d'animaux de compagnie.
«Il ne faut pas hésiter à les coller car ils peuvent aider les hommes du Service d'incendie et de secours (SIS) à sauver vos compagnons», commente le conseiller administratif et conseiller national genevois Guillaume Barazzone, en charge du Département de l'environnement urbain et de la sécurité. Environ 10 000 exemplaires ont déjà été envoyés aux propriétaires de chiens établis uniquement sur le territoire de la Ville de Genève.
Doux chiens d'attaque
«Dans la majorité des incendies, les animaux s'en sortent indemnes. Mais il est clair que l'on en a probablement sauvé avec ce système», constate le capitaine Marc Feuardent, du SIS. Dès que les bêtes sentent de la fumée, elles stressent, se cachent sous des meubles. «Sans l'autocollant apposé sur la porte, on serait peut-être passés à côté, on n'aurait peut-être pas exploré tous les recoins du logement en feu. Bref, cela nous aide dans l'opérationnel. Même si, vous savez, les chiens d'attaque deviennent doux comme des agneaux en cas d'incendie. Ils sont paniqués, terrorisés», poursuit le sapeur-pompier professionnel.
Dans l'absolu, l'adhésif permet aussi de signaler la présence de nouveaux animaux de compagnie (NAC) comme les furets, les reptiles, les araignées, les iguanes. Marc Feuardent se souvient notamment d'un incendie à Veyrier où une dizaine de terrariums avaient explosé dans un appartement: «Si des serpents sont morts, il a fallu en récupérer d'autres!»
«Les pompiers du canton de Zurich ont trouvé l'idée formidable», relève Michel Mex. Dans le canton de Vaud, le principe existe, mais à plus petite échelle. Stéphane Crausaz, porte-parole de la Société vaudoise pour la protection des animaux (SVPA), explique qu'une cinquantaine d'autocollants sont fabriqués chaque année. «Cela serait formidable que le principe se généralise, mais en l'état, nous n'avons pas les fonds.»
Les personnes intéressées peuvent se procurer l'autocollant en envoyant une enveloppe prépayée à la SGPA, Refuge de Vailly, 1233 Bernex