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Gymnastique rythmique sportiveUn quart des gymnastes a subi des violences physiques

La Fédération suisse de gymnastique a rendu public ce vendredi le rapport d’enquête qu’elle a commandité. Ce dernier est accablant. La moitié des gymnastes a été régulièrement brimée.

Sport-Center
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Les deux entraîneures Iliana Dineva et Aneliya Stancheva 
(de dos) ont été renvoyées après les dénonciations d’anciennes gymnastes.

Les deux entraîneures Iliana Dineva et Aneliya Stancheva
(de dos) ont été renvoyées après les dénonciations d’anciennes gymnastes.

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L’été dernier, le Blick avait rendu publiques de graves allégations d’anciennes championnes de gymnastique rythmique sportive (GRS) à l’encontre de la Fédération suisse de gymnastique (FSG) et de ses dirigeants. Selon elles, elles auraient été menacées, insultées voire même frappées par leurs entraîneures.

Depuis, les deux entraîneures en question (Iliana Dineva und Aneliya Stancheva) ont été renvoyées, et dans la foulée, le responsable des sports de compétition Felix Stingelin et le directeur général Ruedi Hediger ont été contraints de démissionner.

Or, la FSG a présenté ce vendredi les résultats d’une enquête diligentée auprès d’un cabinet d’avocats. Ce qu’il en ressort? C’est que le nouveau président du conseil d'administration, Fabio Corti, et la nouvelle directrice, Béatrice Wertli, ont une tâche colossale devant eux.

Des actes horribles

«L'enquête n'a pas permis de confirmer toutes les allégations», explique Thilo Pachmann, membre du cabinet d'enquête. Mais, dans le même temps, le rapport fait état d’actes horribles.

Il ressort de ce rapport que, ces huit dernières années:

- plus de 90% des gymnastes se sont régulièrement fait hurler dessus;

- plus de 60% des gymnastes ont été régulièrement insultées;

- plus de 50% des gymnastes ont régulièrement reçu des commentaires discriminatoires sur leur apparence;

- plus de 30% des gymnastes ont été régulièrement ridiculisées en public;

- plus de 25% des gymnastes ont régulièrement subi des violences physiques.

Brisées avant d’avoir 21 ans

Selon cette étude, une gymnaste sur deux a donc été torturée d’une manière ou d’une autre. Conséquence de ces pratiques honteuses, selon Pachmann: «Un mauvais état de santé permanent des gymnastes.» Seules quelques-unes d’entre elles ont atteint l'âge maximum de performance de 21 ans. «Parce que la Fédération n’a tout simplement pas réussi à amener les gymnastes à cet âge.» Pour une raison bien simple: elles étaient brisées avant.

La Fédération suisse de gymnastique est également pointée du doigt pour avoir recruté l’entraîneure Maria Balado, alors qu’il apparaît que la FSG était au courant de certaines allégations la concernant. Le poste de médecin central de la FSG a également été vacant pendant des années. Du coup, la Fédération a une fois envoyé une gymnaste participer à une compétition internationale malgré une interdiction médicale! Fort heureusement, rien de grave ne lui est arrivé.

Bref, la racine du mal est vite résumée: «Un concept sportif de haut niveau totalement dysfonctionnel.» Le verdict est sans appel. Thilo Pachmann souligne que «le bien-être des athlètes doit être la priorité la plus importante de la Fédération suisse de gymnastique».

Cela semble si normal. Mais cela n’a apparemment pas été le cas ces dernières années.

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