Mausolées détruits: Un touareg islamiste devant la CPI

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Mausolées détruitsUn touareg islamiste devant la CPI

Un chef touareg d'un groupe islamiste malien lié à Al-Qaïda a comparu mercredi devant la Cour pénale internationale pour avoir détruit des mausolées à Tombouctou.

Ahmad Al Faqi Al Mahdi est jugé pour avoir dirigé la destruction de dix édifices religieux dans la vieille ville de Tombouctou, inscrite au patrimoine mondial de l'humanité.

Ahmad Al Faqi Al Mahdi est jugé pour avoir dirigé la destruction de dix édifices religieux dans la vieille ville de Tombouctou, inscrite au patrimoine mondial de l'humanité.

Ahmad Al Faqi Al Mahdi est de fait le premier djihadiste devant la CPI, le premier suspect arrêté dans l'enquête de la Cour sur le Mali et le premier poursuivi par la CPI pour destructions d'édifices religieux et monuments historiques.

Sa comparution dite «initiale», expédiée en une trentaine de minutes, fait suite à son transfèrement dans la nuit de vendredi à samedi au centre de détention de la CPI, à La Haye. Il était précédemment détenu au Niger.

Épaisse chevelure frisée, barbe, lunettes rectangulaires, le suspect, habillé d'un costume bleu foncé, chemise claire et cravate rouge, s'est adressé en arabe à la Cour.

Audience en 2016

Le juge a finalement fixé au 18 janvier le début de l'audience de confirmation des charges. Durant cette étape de la procédure, la procureure doit convaincre les juges que son dossier est assez solide pour mener à un procès.

Selon l'accusation, M. Al Mahdi était un des chefs d'Ansar Dine, un groupe islamiste radical associé à Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). En tant que tel, il aurait dirigé la destruction de dix édifices religieux dans la vieille ville de Tombouctou, inscrite au patrimoine mondial de l'humanité.

Fondée entre le XIe et le XIIe siècles par des tribus touareg, Tombouctou a été un grand centre intellectuel de l'islam et une ancienne cité marchande prospère des caravanes.

Idolâtrie

La CPI avait ouvert en 2013 une enquête sur les exactions commises au Mali par les groupes djihadistes liés à Al-Qaïda.

Ces derniers avaient pris le contrôle du nord du Mali en mars-avril 2012, après la déroute de l'armée face à une rébellion à dominante touareg. Tombouctou était restée sous leur contrôle entre avril 2012 et janvier 2013.

Considérant la vénération des saints comme de l'«idolâtrie», les islamistes avaient défiguré la Cité des 333 saints», notamment en visant les mausolées.

L'Unesco a lancé en 2014 un vaste programme de reconstruction de Tombouctou et notamment de ses mausolées.

(ats)

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