AngleterreUne banque accusée de faire des transactions avec l'Iran
La banque britannique Standard Chartered est accusée d'avoir caché des transactions d'un montant total d'environ 250 milliards de dollars avec l'Iran.

La banque britannique Standard Chartered devra s'expliquer sur ses transactions avec l'Iran le 15 août prochain.
Une autorité de régulation de l'Etat de New York accuse la banque britannique Standard Chartered (SCB) d'avoir dissimulé des transactions représentant «environ 250 milliards de dollars» avec l'Iran. Cette nouvelle affaire risque de ternir un peu plus l'image de la City.
«Pendant au moins dix ans», selon le Département des Services financiers de l'Etat de New York, SCB a ainsi perçu «des centaines de millions de dollars de commissions». La banque, qui concentre ses activités en Asie et dans les pays émergents, a «laissé le système financier américain vulnérable aux terroristes, trafiquants d'armes, trafiquants de drogue et régimes corrompus».
Dans son «injonction» publiée lundi, l'autorité de l'Etat de New York a précisé qu'elle fondait ses accusations sur «plus de 30'000 pages de documents, y compris des courriels internes à SCB qui décrivent des infractions au droit délibérées et condamnables».
Contestations
La direction nie catégoriquement avoir commis des malversations, assurant que bien plus de 99,9% des transactions effectuées avec l'Iran étaient légales. Standard Chartered a été sommée de venir s'expliquer le 15 août sur «ces infractions apparentes et pour démontrer pourquoi sa licence d'exploitation dans l'Etat de New York ne devrait pas être révoquée».
Mardi, au lendemain de la publication de ces accusations, l'action de la banque chutait lourdement à la Bourse de Londres. L'établissement britannique risque de perdre sa licence bancaire à New York, où est notamment basée son importante activité de compensation en dollars. Elle pourrait aussi risquer une amende.
Les britanniques Lloyds Banking Group et Barclays avaient accepté il y a quelques années de payer des centaines de millions de dollars d'amendes aux autorités américaines pour échapper à un procès. Elles étaient justement accusées d'avoir facilité des transactions financières pour des pays faisant face à des sanctions de la part des Etats-Unis, notamment l'Iran.
Standard Chartered, surtout présente en Asie et en Afrique, avait peu fait parler d'elle ces derniers temps, se tenant à l'écart des nombreux scandales qui ont égratigné récemment l'image des autres banques britanniques.
Enquêtes en cours
HSBC vient ainsi d'être mise en cause aux Etats-Unis, où une commission d'enquête du Sénat américain l'a mise en cause pour son rôle dans des activités de blanchiment d'argent lié au trafic de drogue ou au financement du terrorisme dans les années 2000.
Elle a annoncé lors de ses derniers résultats avoir provisionné 700 millions de dollars américains afin de payer de futures amendes dans cette affaire mais les analystes estiment que la facture risque d'atteindre le milliard de dollars.
Barclays a pour sa part été décapitée - perdant son directeur général Bob Diamond - après le scandale des manipulations des taux interbancaires européen Euribor et britannique Libor.
Mais cette affaire promet de s'étendre, alors que des enquêtes sont en cours à travers le monde. La Royal Bank of Scotland (RBS) a ainsi déjà reconnu avoir renvoyé des employés et assure collaborer avec les autorités sur ce dossier.