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Transports publicsUne «carte agression» pour tous les employés

Le Syndicat du personnel des transports (SEV) part en guerre contre les violences de plus en plus fréquentes subies pas ses adhérents.

par
Victor Fingal
Laurent Guiraud

«Nous exigeons la tolérance zéro, souligne Peter Moor, porte-parole du SEV. Une «carte agression» est distribuée actuellement par le syndicat afin que chaque employé y mentionne exactement le type d'exaction dont il a été la victime.»

Le constat est déjà affligeant. En 2012, les CFF enregistraient plus de 200 voies de fait contre leur personnel. Rien qu'hier, l'Intercity reliant Saint-Gall à Genève a dû s'arrêter à Winterthour (ZH) vers midi à cause d'un passager agressif. Les autres voyageurs ont été priés de descendre du convoi et de changer de train avec pour conséquence des retards de 20 à 30 minutes. «Nous voulons un tableau clair de toutes les agressions, même les plus bénignes qui touchent l'ensemble du personnel des transports», ajoute le porte-parole.

Pour Andreas Menet, responsable de la Fédération des accompagnants des trains, «la plupart des incidents surviennent en Romandie et sur le réseau des Transports publics zurichois». Quant à Gilbert d'Alessandro de l'Association des transports publics (sauf CFF), il affirme que toutes les catégories de travailleurs sont concernées par la violence au travail. «La seule qui n'est pas touchée, c'est celle des retraités!» a-t-il encore ajouté.

Même son de cloche chez Elisabeth Jacchini qui représente le personnel de vente. «Ce sont surtout celles et ceux qui travaillent au guichet mais aussi les agents de mouvement que l'on rencontre encore dans les petites gares et qui finissent tard leur tour de service, qui en sont victimes.» Enfin, Urs Mächler rappelle que les mécaniciens des locomotives des RER sont parfois agressés quand «ils doivent sortir du train aux gares terminus pour repartir dans la direction opposée».

Quant à la finalité des «cartes agression», elle devrait aussi stimuler le personnel qui est victime d'insultes. «Beaucoup ne savent pas, poursuit Peter Moor, qu'il s'agit d'un délit qui est poursuivi d'office.»

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