UKRAINEUne commission du National refuse des sanctions contre Moscou
Le Conseil fédéral doit rester libre de prendre ou non des sanctions envers la Russie. Estimant qu'il appartient au gouvernement d'apprécier la situation et de décider de mesures, la commission de politique extérieure du Conseil national n'émet aucune recommandation

Le Conseil fédéral est le plus apte à trouver une solution tenant aussi bien compte de la neutralité de la Suisse et de la qualité de son travail à la présidence de l'OSCE, estime Carlo Sommaruga, le président de la commission de politique extérieure du Conseil national. (Mardi 25 mars 2014)
La commission ne souhaite pas non plus limiter la marge de manœuvre du gouvernement à propos du conflit entre l'Ukraine et la Russie sur la Crimée. Par 13 voix contre 8 et 2 abstentions, elle a rejeté mardi une motion de l'UDC visant à interdire au Conseil fédéral de se prononcer en faveur de sanctions.
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Les avis divergent évidemment sur la situation, a expliqué devant les médias le président de la commission Carlo Sommaruga (PS/GE). Ses membres sont toutefois d'accord sur une chose: l'annexion de la Crimée par la Russie constitue une violation du droit international.
La Suisse médiatrice
Une majorité soutient le rôle de médiatrice détenu par la Suisse à la tête de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) afin de permettre une désescalade de la situation, a précisé Carlo Sommaruga. Les explications du secrétaire d'Etat du Département des affaires étrangères Yves Rossier ont été entendues: selon lui, adopter ou non des sanctions peut être interprété comme une prise de parti de la Suisse.
Le Conseil fédéral est le plus apte à trouver une solution tenant aussi bien compte de la neutralité de la Suisse et de la qualité de son travail à la présidence de l'OSCE, estime Carlo Sommaruga. Le gouvernement devrait discuter de la situation lors de sa séance de mercredi.
Visites officielles
On ignore si les visites de représentants officiels de la Suisse en Russie sont maintenues. Le ministre de la défense Ueli Maurer et le chef de l'armée André Blattmann devaient s'y rendre. Quant au président de la Confédération Didier Burkhalter, une visite est prévue en automne dans le cadre des 200 ans de relations diplomatiques entre les deux pays. La commission n'a pas émis de recommandations à ce sujet.
Quant aux déclarations d'Ueli Maurer dans la «Weltwoche» concernant la présidence suisse de l'OSCE, assumée par Didier Burkhalter, puis les regrets émis ensuite n'ont pas été discutés par la commission, selon Carlo Sommaruga.