Football – Mondial: Une équipe de France solide chasse la Céleste

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Football – MondialUne équipe de France solide chasse la Céleste

Les vaillants Uruguayens sont de retour à la maison, battus 2-0 en quart de finale vendredi par des Bleus déterminés. Un but et un assist pour Antoine Griezmann, qui monte en puissance.

Tim Guillemin
Nijni Novgorod
par
Tim Guillemin
,
Nijni Novgorod

Voilà donc les formidables supporters uruguayens contraints de rentrer chez eux, après avoir soutenu dignement leur équipe jusqu'au bout de l'aventure russe. Les «hinchas» ont dormi sur la plage de Sotchi, dans des parcs de Nijni Novgorod, ils ont économisé jusqu'au dernier centime pour soutenir la Céleste et leur équipe s'est montrée à la hauteur de leur investissement en atteignant les quarts de finale et en faisant preuve de cet état d'esprit à nul autre pareil sur la planète football. Ses fans l'ont fêtée en chantant à n'en plus pouvoir dans les dernières minutes alors que leur équipe était éliminée. Une preuve supplémentaire que quand une équipe fait honneur à son maillot, le résultat importe peu. Les supporters latino-américains, pas seulement les Uruguayens, l'ont rappelé au monde entier depuis le 11 juin dans les stades russes.

L'équipe de France, solide, a cependant mis fin à la belle histoire de la Céleste en ne concédant qu'une seule occasion nette à des Uruguayens privés d'Edinson Cavani, insuffisamment remis de sa blessure musculaire au mollet. L'Uruguay aurait en effet pu égaliser à la 42e, sur une action similaire à celle ayant amené l'ouverture du score française de la 40e. Martin Caceres a parfaitement coupé la trajectoire du coup-franc, mais Hugo Lloris a pu s'interposer au prix d'un magnifique arrêt au sol sur son côté droit. La reprise de Diego Godin, à bout portant, est allée se perdre en tribunes. L'Uruguay ne le savait pas encore, mais il venait de perdre là son unique occasion de revenir dans ce quart de finale.

Pas géniale mais solide

L'équipe de France n'a en effet pas été géniale vendredi dans l'éblouissante enceinte de Nijni Novgorod, mais elle s'est montrée appliquée et a fait la différence peu avant la pause grâce à un coup de tête de Raphaël Varane consécutif à un coup-franc d'Antoine Griezmann. Par ce geste, cette déviation du chef bien sentie, le défenseur central des Bleus a fait oublier le quart de finale de la Coupe du monde 2014, lors duquel son duel perdu face à Mats Hummels avait conduit les siens à la défaite face à une Allemagne plus réaliste. Voilà le triste souvenir du Maracana effacé pour Raphaël Varane, tant mieux pour lui, même s'il a eu l'occasion de se consoler en gagnant ses deuxième, troisième et quatrième Ligue des Champions dans l'intervalle.

Cette fois, contrairement à 2014, la France est donc en demi-finale de la Coupe du monde et elle l'a entièrement mérité. Maîtres du ballon, sans prendre trop de risques offensifs non plus, Paul Pogba et ses coéquipiers ont gagné le droit d'aller défier le Brésil ou la Belgique mardi à Saint-Pétersbourg pour une place en finale de ce très beau tournoi. Quel que soit l'adversaire, le choc s'annonce magnifique. Une fois de plus.

Un gardien pas responsable de la défaite

Pour écarter ces vaillants Uruguayens, emmenés par la science de leur «Professeur», l'homme aux béquilles Oscar Tabarez, la France a pu compter sur le coup de tête de Raphaël Varane, mais aussi sur une frappe d'Antoine Griezmann, dont la trajectoire a surpris Fernando Muslera (62e, 2-0). Le gardien de Galatasaray s'est troué sur ce coup-là, mais il ne doit en aucun cas endosser la responsabilité de cette défaite. Son équipe, trop limitée offensivement, n'en a tout simplement pas assez fait pour aller inquiéter Hugo Lloris, mis à part une fois à la 42e sur coup de pied arrêté, on l'a dit. L'équipe de France a perdu la bataille des tribunes, comme systématiquement depuis le début de cette Coupe du monde, mais sur le terrain elle fait le boulot. Et sérieusement, qui plus est.

A noter qu'Antoine Griezmann, apparu fatigué pendant la phase de groupe, a signé ce quart de finale de sa patte avec un but et une passe décisive. Six jours après son match déjà costaud face à l'Argentine en huitièmes, l'attaquant de l'Atlético Madrid semble monter en puissance dans ce tournoi, à l'image de ce qu'il avait déjà réalisé lors de l'Euro 2016. Une bonne nouvelle pour Didier Deschamps, qui aura sûrement apprécié aussi l'état d'esprit de ses troupes. Les Bleus se sont montrés humbles et chacun d'eux s'est mis au service du collectif. Un signe clair que cette équipe peut aller loin. Même plus loin qu'en demi-finale? Réponse mardi sur l'Île Krestovski, à Saint-Pétersbourg.

Uruguay – France 0-2 (0-1)

Nijni Novgorod, 43'319 spectateurs

Arbitre M. Pitana (Argentine)

Buts 40e Varane 0-1, 62e Griezmann 0-2

Avertissements 33e Hernandez (antijeu), 38e Bentancur (jeu dur), 68e Mbappé (simulation), 68e Rodriguez (geste d'humeur)

Notes L'Uruguay sans Cavani (blessé). La France sans Matuidi (suspendu).

Uruguay, en bleu ciel, en 4-3-1-2 Muslera; Caceres, Gimenez, Godin, Laxalt; Nandez (73e Urretaviscaya), Torreira, Vecino; Bentancur (59e Rodriguez); Suarez, Stuani (59e Gomez) Sélectionneur: Oscar Tabarez

France, en blanc, en 4-2-3-1 LLoris; Pavard, Varane, Umtiti, Hernandez; Kanté, Pogba; Mbappé (87e Dembélé), Griezmann (90e Fékir), Tolisso (80e Nzonzi); Giroud. Sélectionneur: Didier Deschamps.

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