FootballUne erreur, une défaite et quelques regrets
L’équipe de Suisse, battue en Espagne samedi soir (1-0) sur une erreur de son gardien, est toujours lanterne rouge de son groupe de Ligue des Nations.

- par
- Robin Carrel

L’ouverture du score des Espagnols
«En tant que footballeur et entraîneur, vous rêvez de jouer contre des équipes comme l'Espagne», disait le sélectionneur national avant d’affronter les champions du monde 2010. S’il n’a sans doute pas changé d’avis samedi soir vers 22h45, le “Mister” a eu de quoi tirer quelques leçons d’une rencontre où les siens ont manqué d’un petit peu de tout pour ramener un résultat positif de la banlieue de Madrid. En 21 confrontations face à la «Roja», la Suisse n’a toujours gagné qu’une fois.
Une fois n'est pas coutume, Vladimir Petkovic a décidé d'aligner un 3-5-2 - davantage positionné en 5-3-2 par la force des choses et surtout des adversaires en première mi-temps - en lieu et place de son traditionnel 3-4-3. Seferovic et Mehmedi étaient les seuls éléments offensifs introduits au coup d’envoi, sur la pelouse du centre d'entraînement du Real Madrid, dans ce système qui fait régulièrement la part belle à Xherdan Shaqiri, placé en No 10, derrière un attaquant de pointe.
Regrets pour Benito
Le Liverpuldien d’ailleurs, tout juste «remis» du nouveau coronavirus et qui fêtait son anniversaire de 29 ans ce samedi, n'a pas débuté la rencontre, lui qui n'a joué jusqu'ici que 75 minutes, en Coupe de la Ligue anglaise, cette saison. «XS» est entré à l’heure de jeu, mais n’a pas réussi à se créer d'occasions (à part un but refusé pour une faute préalable de Remo Freuler), ni donner à sa formation le liant qui lui manquait jusqu’ici. Dommage, même si les Espagnols étaient largement au-dessus techniquement, notamment pendant une période qu’ils ont survolée.

Shaqiri est entré à la 60e, avec Vargas.
La Suisse n'a pas hésité à se porter vers l'avant rapidement. Loris Benito a failli en profiter à la 11e minute, mais sa frappe a été miraculeusement sauvée par un David de Gea qu'on avait connu plus perméable. De quoi mettre en confiance la Nati? Peut-être un peu trop... Juste avant le quart d'heure, Yann Sommer et les siens ont encore une fois tenté de relancer au sol. Le gardien aux 54 sélections, d’une passe suicidaire dans l’axe, a pris à contre-pieds Granit Xhaka sur ses 16 mètres.
La glissade du capitaine
Le capitaine a glissé, un adversaire a intercepté le cuir, Mikel Oyarzabal s'est retrouvé en bonne position et a ouvert le score d’une frappe en pivot. Les Espagnols étaient alors quatre à presser dans la surface adverse et le dernier rempart suisse, de loin pas exempt de reproches ces dernières semaines sous le maillot national, s’est brûlé en surjouant avec des allumettes.
Les Ibères ont marqué sur leur premier tir de la soirée et le deuxième a lui aussi failli faire mouche. Le Cityzen Ferran Torres s’est envolé à la 28e et sa tête a pu être boxée in extremis par un Sommer qui s’est presque fait pardonner son erreur. La troupe de Luis Enrique a tenté d’aggraver la marque en début de deuxième période, mais Nico Elvedi a, à deux reprises, réussi des interventions de classe devant le phénomène Ansu Fati (17 ans).
A la 52e, Oyarzabal a manqué le doublé, lorsque le gardien helvète lui avait repoussé dessus une frappe de Jesus Navas. Huit minutes plus tard, c’est Mikel Merino qui a manqué une montagne, seul à huit mètres et incapable de cadrer son envoi. C’était tout pour une «Roja» qui a terminé fatiguée, mais jamais vraiment inquiétée, même si la Suisse a (un peu) poussé sur la fin.
Première victoire allemande
Dans l'autre partie de ce groupe D de la Ligue des Nations, l’Allemagne n’a pas tremblé contre l’Ukraine (1-2), décimée par le coronavirus et qui restait sur une humiliation 7-1 en France. Matthias Ginter, en embuscade au deuxième poteau, a lancé les siens dès la 20e minute, au Stade Olympique de Kiev. A la 49e, Leon Goretzka a vu le ballon lui rebondir sur la tête, après une intervention manquée du gardien adverse, pour le 0-2, qui a assuré le premier succès de la «Mannschaft» dans cette poule. Heureusement, car Ruslan Malinovskyi a réduit le score sur penalty à la 76e.

Matthias Ginter après son ouverture à la marque.
La Suisse devra donc impérativement réussir un résultat probant mardi prochain en Allemagne pour ne pas se retrouver décrochée au niveau de son coefficient FIFA, si elle veut encore espérer faire partie du premier chapeau lors du tirage au sort des qualifications à la Coupe du monde 2022. Ensuite, en novembre, il sera temps d'éviter la relégation en Ligue B de cette compétition et une victoire contre l'Ukraine semble nécessaire pour affronter encore les cadors du continent.
Espagne - Suisse 1-0 (1-0)
Stade Alfredo Di Stéfano, Valdebebas, à huis clos. Arbitres: Palabiyik (Tur), Olguncan/Cem Satman (Tur).
But: 14e Oyarzabal 1-0.
Espagne: de Gea; Jesus Navas, Ramos, Pau Torres, Gayà; Merino, Busquets; Ferrán Torres (88e Rodri), Olmo (57e Canales), Fati (57e Traoré); Oyarzabal (73e Gerard Moreno).
Suisse: Sommer; Widmer (86e Gavranovic), Elvedi, Schär, Rodriguez, Benito (81e Zuber); Sow (60e Vargas), Xhaka, Freuler (86e E. Fernandes); Seferovic, Mehmedi (60e Shaqiri).
Note: la Suisse notamment sans Akanji (Covid), ni Zakaria (blessé). Avertissements: 30e, Schär (anti-jeu). 64e, Merino (jeu dur). 74e, Freuler (jeu dur).