SéparationUne Genevoise récupère son enfant enlevée à Maurice
Une mère de famille en conflit avec son mari mauricien a pu ramener sa fille de 7 ans à Genève après en avoir été séparée bien malgré elle huit mois durant.
- par
- Marion Moussadek

C'est dans ce décor paradisiaque, l'île Maurice, que la fillette de 7 ans avait été enlevée par son père durant 8 mois. La mère genevoise a pu la ramener cette semaine dans la Cité de Calvin, à près de 9000 kilomètres de là.
Leur histoire commence en 2003. Corinne, Genevoise, est en vacances sur l'île Maurice. Dans ce cadre paradisiaque, elle rencontre un autochtone qui va devenir son futur mari. Dans ses bagages, elle ramène l'homme dans la cité du bout du lac. Tout va très vite. L'été suivant, une fillette naît de l'union, nous raconte ce jour La Tribune de Genève.
Six ans plus tard, la relation des époux bat de l'aile. A en croire Corinne, qui se confie à La Tribune de Genève, elle se détériore même à vitesse grand V: l'homme est «nerveux» et même «menaçant». «Il parlait d'emmener la petite dans son pays. J'ai pris peur», raconte-t-elle, la gorge nouée.
Corinne prend alors son courage à deux mains. En juin, elle part avec sa fille de 7 ans sous le bras. Direction un foyer pour femmes à Genève. Le mari porte plainte pour enlèvement. Corinne est acquittée, puis finalement condamnée en deuxième instance, raconte La Tribune de Genève.
«Aucun risque d'enlèvement»!
Vient l'été. Le père a le droit de passer la moitié des vacances avec sa fille. La justice ne voit alors aucun risque d'enlèvement, s'étrangle aujourd'hui Corinne. C'est au tour du papa de prendre sa fillette sous le bras. Direction l'île Maurice.
Mais les vacances s'éternisent et ni père ni fille ne reviennent de l'Océan indien. A Genève, Corinne enclenche les procédures. Elle remue ciel et terre. Dénonce un enlèvement international dont le procureur général et le Département fédéral de justice et police sont chargés.
Fin février, l'injonction de Berne auprès des autorités mauriciennes aboutit. La Cour suprême de l'île ordonne le retour immédiat de l'enfant chez sa mère. Mais une semaine s'écoule et rien ne se passe. Corinne ne tient plus en place. Le premier week-end de mars, elle s'envole pour Port-Louis. «J'étais avec mes avocats mandatés sur place, deux policiers, deux inspecteurs de la Brigade des mineurs et le consul de Suisse», détaille-t-elle à La Tribune de Genève.
Récidive possible?
Mais tout n'est pas gagné. Au domicile de son mari, elle fait chou blanc. Mais elle n'a pas fait près de 9000 kilomètres pour se laisser décourager par si peu. C'est finalement à la sortie de l'école qu'elle parvient à récupérer sa fillette. «Quand je l'ai revue, j'ai été tellement soulagée», raconte-t-elle encore au quotidien genevois. Sa fillette, elle, est restée des mois sur le qui-vive: «Ma fille m'a dit qu'à chaque fois qu'elle voyait une femme blonde dans la rue, elle pensait que c'était moi».
C'est la fin de 8 mois de séparation forcée. Mais le soulagement n'est pas total. Depuis Genève, où Corinne témoigne, la main dans les cheveux de sa fille, la mère de famille lâche: «Je suis soulagée. Mais depuis notre retour à Genève cette semaine, j'ai peur qu'elle ne soit à nouveau enlevée».