SuisseUne hausse des nuitées est prévue cet hiver
Selon le KOF, le désamour allemand lié au franc fort se poursuit, même si moins prononcé.

Lors de l'été 2016,la Suisse avait enregistré une baisse du nombre de nuitées (-1%).
Si les touristes européens semblent amorcer leur retour en Suisse, le bilan de la saison estivale écoulée reste mitigé. L'affluence cet hiver devrait s'avérer meilleure que l'an passé. Au final, le nombre de nuitées devrait augmenter de 0,6%, calcule le KOF. Une reprise sur un plus large front n'est pas escomptée avant 2018.
L'été dernier, le total des nuitées a diminué de 0,3%, selon les estimations du centre de recherches conjonturelles (KOF) de l'Ecole polytechnique de Zurich publiées mercredi. La demande intérieure a crû de 0,7% en comparaison annuelle, mais celle des touristes étrangers a diminué de 1%.
L'hiver précédent, les nuitées avaient chuté de 1,8%, la faute au franc fort et au manque de neige. Pourtant, en Europe, le tableau était bien différent, a relevé devant les médias à Zurich Jan-Egbert Sturm, directeur du KOF. Aussi bien en hiver 2015-2016 qu'à l'été suivant, les touristes ont afflué sur le Vieux-Continent. Au niveau mondial, le tourisme a crû de 4% au premier semestre.
La sécurité en tête
L'atténuation des effets de change et la situation sécuritaire expliquent que nombre de Suisses aient préféré rester chez eux. Mais l'insécurité a aussi tenu à distance les visiteurs issus des marchés lointains, même si les Américains ont afflué. Un changement en matière de visas dans l'espace Schengen a pesé sur la demande en provenance de Chine, d'Inde et des Etats du Golfe.
Les Européens, eux, ont en partie compensé leur désertion de l'année précédente. Mais les voisins allemands (-0,5%), groupe le plus important, français (-1,1%) et italiens (-1,8%) étaient quand même moins nombreux à franchir la frontière.
En revanche, le nombre de touristes hollandais, espagnols et autrichiens a, cet été, à nouveau augmenté. Et l'impact du vote britannique du 23 juin sur la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne (Brexit) ne s'était pas encore traduit dans les chiffres.
Britanniques refroidis
Pour cet hiver, les prévisions du KOF annoncent une petite amélioration en Suisse comparé à l'hiver passé, «sous réserve de conditions météo moyennes». La conjoncture mondiale devrait rester stable dans les principaux pays de provenance des touristes, a démontré Jan-Egbert Sturm. En principe bon signe pour la consommation privée, et donc pour le tourisme helvétique.
Globalement, les visiteurs de la zone euro devraient être à nouveau plus nombreux à réserver des vacances en Suisse, affirme le KOF. Le nombre de séjours à l'hôtel des étrangers progressera, mais seulement de 0,2%, après un repli de 3,8% voici un an.
Le désamour allemand lié au franc fort se poursuit, même si moins prononcé. Avec pour conséquence un recul anticipé de 2,5% des nuitées de visiteurs d'outre-Rhin, contre près de -10% pendant la saison froide 2015-2016.
Dans le Royaume-Uni post-Brexit, la dynamique de consommation a ralenti, observent les chercheurs zurichois. Mais surtout, suite à la dépréciation de la livre, l'envie d'escapades alpines devrait nettement décliner parmi les ressortissants britanniques et leur nombre de nuitées dégringoler de 9,7% cet hiver.
Vaud gagnant
Quant à la clientèle indigène, le KOF calcule une hausse de 0,9% des nuitées pour la période de novembre 2016 à avril 2017. C'est mieux qu'à la période correspondante précédente. Mais en raison du climat de consommation morose et des prévisions tièdes de croissance économique, le KOF se montre moins optimiste qu'au printemps.
Premières concernées, les régions de sports d'hiver doivent s'attendre à une nouvelle diminution des nuitées, après -1,5% à la belle saison. Aux Grisons (recul des nuitées estimé à -1% cet hiver) ou en Valais (-0,8%), le repli ralentit toutefois. Dans l'ensemble, les destinations alpines accuseront une baisse de 0,2%, après -4,4% en 2015-2016.
Les perspectives pour le canton de Vaud affichent en revanche un bond de 3,8%. De manière générale, la dynamique va rester faible dans les régions de montagne. Les villes, elles, s'avèrent des destinations toujours plus populaires.