Accords bilatérauxUne lutte pour le personnel qualifié est à craindre
Le Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO) se dit inquiet qu'en cas d'abandon des accords bilatéraux les branches disposant des meilleurs relais politiques soient avantagées.

L'entrée du Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO), à Berne.
Le Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO) craint l'engagement d'une lutte pour se répartir le personnel qualifié en cas d'abandon des accords bilatéraux avec l'Union européenne (UE). Les branches disposant des meilleurs relais politiques seraient alors avantagées.
Ces propos émanent d'Eric Scheidegger, chef de la Direction de la politique économique du SECO, dans une interview accordée à l'hebdomadaire alémanique Sonntagszeitung. Le combat s'opérerait au détriment des secteurs à forte valeur ajoutée, précise-t-il.
Par le passé, des branches comme l'agriculture, la construction et la restauration ont tiré leur épingle du jeu en la matière. Les acteurs des techniques médicales, des techniques de l'information ou des télécommunications affichaient une moins grande influence, rappelle Eric Scheidegger.
«Selon mes attentes, l'immigration future ira plutôt en direction des branches ayant des insuffisances structurelles», relève-t-il. Au-delà, le haut fonctionnaire se défend des reproches formulés à l'encontre du SECO selon lesquels il surestimerait l'utilité des accords bilatéraux.
Mesurer au PIB par tête
Un rapport commandé par le financier tessinois Tito Tettamanti arrive ainsi à la conclusion que les citoyens ne profitent guère des effets de ces accords, mentionne Eric Scheidegger. Selon le document, le SECO n'en mesurerait l'impact qu'au travers le produit intérieur brut (PIB) et non le PIB par tête.
Le chef de la Direction de la politique économique du SECO rappelle qu'entre 2003 et 2013 le PIB par habitant s'est accru en moyenne de 1,1% par an. La preuve à ses yeux que l'affirmation selon laquelle il n'y a pas eu d'augmentation ne fonctionne «tout bonnement» pas.
Eric Scheidegger souligne que le Conseil fédéral veut, en sauvegardant les accords bilatéraux, améliorer les conditions cadres pour les entreprises, y compris sur la question du franc fort. «Ni la politique monétaire ni la politique économique ne peuvent grand-chose directement contre la faiblesse de la monnaie unique.»