La justice française a infligé vendredi des amendes et des peines de prison avec sursis à une mère de famille et son frère, qui avaient envoyé un enfant de trois ans à l'école vêtu d'un tee-shirt portant les mentions «je suis une bombe» et «Jihad, né le 11 septembre». Les deux accusés ont été condamnés pour apologie de crimes.

La mère a écopé d'un mois de prison avec sursis et 2000 euros d'amende et son frère de deux mois de prison avec sursis et 4000 euros d'amende. La cour d'appel de Nîmes est allée au-delà des réquisitions du parquet général qui n'avait demandé que des amendes.

La cour a aussi accordé 1000 euros de dommages et intérêts à la mairie de Sorgues, ville où l'enfant était scolarisé, et 1000 euros au titre des frais de justice. La défense a qualifié la décision d'«étonnante» et précisé qu'elle envisageait un pourvoi en cassation pour avoir «l'appréciation de la cour suprême».

En première instance, les deux accusés avaient été relaxés en avril. Le parquet, qui demandait alors une peine à l'appréciation du tribunal, avait fait appel de cette décision. «On vit une drôle d'époque. On assiste à l'évocation décomplexée du terrorisme. Je ne veux pas retrouver ce genre d'inscriptions dans les écoles ou les tribunaux», avait alors plaidé le ministère public.

Le tee-shirt avait été offert à l'enfant par son oncle, qui s'est défendu en parlant d'une mauvaise blague. «Je ne voyais pas le mal», avait-il alors déclaré. «Le terme 'je suis une bombe' est utilisé par tout le monde. Quant à 'Jihad, né le 11 septembre', il s'agit réellement de son nom et de son anniversaire!».