Genève: Une monnaie sociale mondiale a été lancée

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GenèveUne monnaie sociale mondiale a été lancée

La start-up genevoise Horyou,met en lien ses 220'000 utilisateurs dans 180 pays avec 1000 associations, fondations, ONG ou projets innovants.

La plateforme Horyou rassemble des organisations humanitaires et des personnalités.

La plateforme Horyou rassemble des organisations humanitaires et des personnalités.

Une monnaie sociale en ligne pour financer associations, artistes ou porteurs de projets innovants dans le monde. Lancé il y a un mois depuis Genève, le Spotlight a pris mercredi son élan opérationnel pour toucher plus de 300 millions de personnes d'ici 2018.

Des transactions ont déjà eu lieu depuis fin février avec cette première monnaie sociale mondiale. Mais la start-up genevoise Horyou, active depuis fin 2013, a communiqué officiellement mercredi le dispositif du Spotlight à ses quelque 220'000 utilisateurs dans 180 pays. La plateforme les met en lien avec plus de 1000 associations, fondations, ONG ou projets innovants.

Un Spotlight équivaut pour le moment à 3,65 euros, dollars, francs ou livres. Soit un centime par jour pendant un an, dont la valeur est différente selon les régions du monde. Pas question de comparer cette monnaie sociale au bitcoin, selon le patron d'Horyou. «Elle n'est pas spéculative», a indiqué Yonathan Parienti. Après un an, sa valeur est transformée en «impact social d'inclusion».

En achetant un Spotlight, l'utilisateur peut choisir à qui il souhaite le reverser parmi les acteurs intégrés à Horyou. Au total, le bénéficiaire recevra 50% du volume. Le reste sera attribué à l'ensemble de la communauté à travers des rencontres au niveau local ou global.

Appel depuis Genève par Thiam

Il financera aussi les activités d'Horyou et des projets de certains participants particulièrement actifs au niveau social ou engagés dans la communauté. Et des groupes en difficulté économique ou confrontés à des catastrophes naturelles ou à des conflits seront aidés. Horyou, grâce à sa présence mondiale, vérifie par un contact direct la validité de chaque organisation qui souhaite s'associer à la plateforme, explique M. Parienti.

Personne ne pourra par ailleurs donner l'équivalent d'un million de francs à une personne individuelle, ajoute-t-il. Mais chaque utilisateur peut recevoir un soutien financier et en reverser tout ou partie aux projets ou aux organisations qu'il souhaite. Aucune limite de participants ou de montant globaux n'a été fixée pour le dispositif.

De son côté, Horyou se finance surtout grâce aux levées de fonds. Trois vagues ont permis d'attirer plus de 11 millions de dollars. Une quatrième doit augmenter ce montant de 15 millions. La Fondation a organisé le Forum des innovations sociales et de l'éthique globale, dont la prochaine édition est prévue en novembre prochain en marge de la Conférence de l'ONU sur le climat à Marrakech.

Ce lancement opérationnel du Spotlight est intervenu au lendemain du 3e Sommet sur la finance durable à Genève. Le patron de Credit Suisse Tidjane Thiam a demandé une nouvelle orientation du secteur bancaire vers davantage de durabilité à plus long terme, notamment pour augmenter la croissance des pays en développement. La finance doit réintégrer l'économie réelle, selon lui.

Parmi les autres intervenants, le chef de la Banque alternative suisse Martin Rohner a appelé à une approche plus globale de la finance durable. Et le président d'Ethos Dominique Biedermann a estimé de son côté que même si des résolutions ne sont pas votées, elles ont un impact réel sur le Conseil d'administration d'une entreprise.

(ats)

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