Droits humainsUne pétition en faveur des Tamouls remise à Berne
Une pétition demandant au gouvernement de s'engager pour les droits humains au Sri Lanka et de protéger les requérants d'asile de ce pays a été remise ce jeudi à la Chancellerie fédérale.

Une pétition munie de 25'000 signatures a été remise ce jour à Berne en présence d'une cinquantaine de sympathisants.
Plus de 25'000 signataires soutiennent la pétition. Lancée le 2 septembre, cette pétition est le fait d'Amnesty International, de l'Organisation suisse d'aide aux réfugiés (OSAR)et de la Société des peuples menacés (SPM). Le soutien dont elle a bénéficié est «un signe de solidarité des Suisses», s'est réjouie Manon Schick, directrice d'Amnesty International, devant le palais fédéral.
«La Suisse a une responsabilité spéciale à l'égard de la communauté tamoule», d'après le secrétaire général de l'OSAR Beat Meiner. Quelque 50'000 Sri Lankais, en grande majorité tamouls, résident sur le territoire de la Confédération.
Crimes impunis
Si la campagne sur le Sri Lanka a déjà débouché sur «d'importants résultats», notamment la suspension des expulsions de réfugiés et le réexamen des décisions négatives sur l'asile, Berne doit s'impliquer bien davantage, selon les pétitionnaires.
«La Suisse doit s'engager au niveau international pour que les crimes commis durant le conflit au Sri Lanka, un drame d'une ampleur épouvantable, ne restent pas impunis», a plaidé Manon Schick. En 2009, environ 40'000 personnes, pour la plupart des civils, ont été tuées dans les seuls derniers mois du conflit.
En outre, la suspension provisoire des renvois n'est pas suffisante. «Il faut reconsidérer la pratique des expulsions», explique la porte-parole d'Amnesty International Nadia Boehlen. Pour les organisations à l'origine de la pétition, il faut un arrêt complet des renvois jusqu'à ce que la situation au Sri Lanka ait fondamentalement changé.
Torture endémique
Enfin, «la négociation d'un accord de réadmission avec le Sri Lanka doit cesser», insiste Nadia Boehlen. En discussion depuis 2009, un tel accord serait catastrophique, avertit Amnesty: il deviendrait encore plus facile, pour les autorités srilankaises, d'arrêter dès leur arrivée des personnes considérées comme problématiques.
Les expulsions vers le Sri Lanka ont repris en 2011. Selon l'Office fédéral des Migrations, 250 personnes sont depuis rentrées sur l'île. A la fin septembre, 3332 Sri Lankais se trouvaient dans une procédure d'asile, dont 1821 ont été accueillis provisoirement en Suisse.
«Il n'est pas prudent de renvoyer des Tamouls au Sri Lanka en ce moment», a lancé l'un des militants de la cause tamoule présents sur la place fédérale, expliquant que la torture est «endémique» dans le pays.