Marignan: Une présidente bien seule

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MarignanUne présidente bien seule

Simonetta Sommaruga sera dimanche en Italie pour les 500 ans de la bataille. Les parlementaires tous absents!

Eric Felley
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Eric Felley
Keystone

Au début de l'année, la polémique sur la signification historique de Marignan pour la Suisse a été vive. Mais ce dimanche, la commémoration officielle de la bataille des 13 et 14 septembre 1515 se présente dans une surprenante indifférence politique. La présidente de la Confédération, Simonetta Sommaruga, s'y rendra pour une allocution avec le syndic de San Giuliano Milanese, Alessandro Lorenzano.

Nulle trace dans le programme des vainqueurs, soit les autorités françaises ou italiennes. Pourquoi la Suisse est-elle représentée au plus haut niveau alors que les autres pays sont absents? «Ce n'est pas une invitation internationale officielle, explique le porte-parole du Conseil fédéral, André Simonazzi. C'est une représentation comme beaucoup d'autres, où les conseillers fédéraux sont les seules personnalités de haut niveau.» Quant au message qui sera délivré, il est en préparation, selon le porte-parole de la présidente, Philipp Schwander.

Au Parlement, la plupart des élus ont oublié cette date commémorative, et ignoraient que la présidente allait s'exprimer. Même à l'UDC, les parlementaires ont d'autres occupations. En voisin, Pierre Rusconi (UDC/TI) aurait pu y aller: «Mais j'ai déjà deux manifestations dimanche, un tournoi de football avec l'UDC et un débat à la télévision.» Luzi Stamm (UDC/AG) et Christoph Mörgeli (UDC/ZH) seront à Zoug, comme beaucoup de leurs confrères, pour une réunion de l'Association pour une Suisse indépendante et neutre (ASIN), qui tombe justement ce 13 septembre.

Dans les autres partis, l'emploi du temps est précieux et consacré à la campagne électorale. Le Matin n'a trouvé aucun parlementaire qui fera le déplacement de Marignan… Le président de la Commission de politique extérieure, Carlo Sommaruga (PS/GE) sera, lui, en Italie mais pour un débat à Rome: «Au début, je me sentais proche de cette commémoration, mais elle a été instrumentalisée par l'UDC et je me suis mis en retrait. C'est beaucoup d'honneur pour la Suisse d'y aller avec la présidente, mais au moins le message sera maîtrisé, ce sera celui du Conseil fédéral.» A propos de la présence isolée de Simonetta Sommaruga, il observe: «Cela montre le peu d'intérêt des autres pays pour cette bataille.» L'historien Christoph Mörgeli le reconnaît aussi: «Ce n'est pas si important pour les autres pays.»

Dans le climat actuel des élections, la polémique de Marignan semble soudain un sujet bien futile.

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