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Crise de la detteUne sortie de la Grèce de la zone euro serait gérable

Une sortie de la Grèce de la zone euro serait gérable mais n'est pas souhaitable, a déclaré le président de l'Eurogroupe Jean-Claude Juncker.

Jean-Claude Juncker.

Jean-Claude Juncker.

AFP

Le président de l'Eurogroupe a déclaré, lors d'un entretien avec la chaîne de télévision allemande WDR, que la sortie de la Grèce dans la zone serait gérable mais comporterait beaucoup de risques pour la population grecque.

Une telle sortie «serait un processus gérable dans les conditions actuelles», a déclaré Jean-Claude Juncker au cours de cet entretien dont le contenu a été publié mardi sur le site du gouvernement luxembourgeois.

«Mais il faut ajouter que ce n'est pas une issue souhaitable parce qu'elle comporterait des risques importants, surtout pour les gens modestes en Grèce», a poursuivi le Premier ministre du Luxembourg.

Allemagne visée

Interrogé sur le fait de savoir s'il pouvait catégoriquement exclure cette possibilité, Jean-Claude Juncker a répondu : «dans tous les cas, pas avant l'automne, et pas non plus après».

Jean-Claude Juncker s'en est vertement pris à l'Allemagne, régulièrement critiquée en Europe pour son intransigeance dans la gestion de la crise de la zone euro.

«Les Allemands, beaucoup d'Allemands», ainsi qu'une partie de la presse allemande, «parlent de la Grèce comme si c'était un peuple qu'on peut ne pas respecter. Or, ce n'est pas le cas», a-t-il ajouté.

«Nous devons réapprendre à nous aimer», a conclu Jean-Claude Juncker.

«Hypothèses de travail»

Dans une précédente interview, accordée en juillet à la presse allemande, le président de l'Eurogroupe s'était montré plus catégorique, soulignant qu'une sortie de la Grèce de la zone euro ne faisait pas partie de ses «hypothèses de travail», et avait sévèrement critiqué ceux qui faisaient la promotion de cette idée.

Parmi ces personnes, le ministre allemand de l'Economie Philip Rösler a il y a peu réitéré ses doutes concernant la possibilité pour la Grèce de se maintenir dans la zone euro, ajoutant qu'une sortie de ce pays n'avait, de son point de vue, «plus rien d'effrayant depuis longtemps».

Au bord de la faillite, la Grèce s'est vu accorder deux plans d'aide d'un montant total de plus de 240 milliards d'euros, accompagnés d'un programme draconien d'ajustements budgétaires. Un programme qui a toutefois pris du retard.

Rapport attendu en septembre

Les experts du FMI, de l'Union européenne et de la Banque centrale européenne, connus sous le nom de «Troïka», ont commencé mi-juillet l'examen du programme économique du nouveau gouvernement.

Leur rapport, attendu «mi-septembre» par Berlin, déterminera si la Grèce recevra la prochaine tranche de 31,5 milliards de crédit prévue dans le cadre du deuxième plan d'aide en deux ans adopté en faveur de ce pays en février.

(ats)

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