VoileVendée Globe - A J-2, énorme affluence populaire et 20 skippers impatients (PAPIER GENERAL)
Par Nicolas KIENAST et Hervé GUILBAUD LES SABLES D'OLONNE, 8 nov 2012 (AFP) - A moins de 48 heures du départ du 7e Vendée Globe, samedi aux Sables d'Olonne (Vendée), le village du tour du monde à la voile en solitaire et sans escale a été une nouvelle fois pris d'assaut par les spectateurs tandis que les 20 skippers piaffaient d'impatience.
Toutes les équipes l'affirment: les voiliers, amarrés de part et d'autre d'un ponton, sont prêts et archi-prêts. Les "boat captains" (responsables techniques des bateaux) et leurs aides ne se livrent plus qu'à d'infimes bricolages, photographiés et filmés par une foule compacte. Les voiles sont à bord, l'avitaillement fait ou sur le point d'être terminé. Ne reste plus à embarquer que les vivres frais (fruits, légumes). Selon Richard Silvani, de Météo France, les conditions météo devraient être bonnes pour le départ, à 13h02 précises: vent de 15 noeuds (30 km/heure) de secteur ouest/nord-ouest, et faibles pluies. Les 20 navigateurs devraient faire route tribord amure (ndlr: vent venant de la droite) vers le cap Finisterre (nord-ouest de l'Espagne) à bonne vitesse, entre 12 et 17 noeuds. "Ce sont de bonnes conditions pour dégolfer (sortir du golfe de Gascogne)", selon M. Silvani. Rien à voir, donc, avec les conditions météo qui prévalaient il y a quatre ans au départ de la précédente édition, lorsque les concurrents avaient dû faire face d'emblée à un gros mauvais temps qui avait provoqué avaries et abandons. N'en déplaise à la crise économique, à des budgets parfois bouclés dans la douleur et la précipitation, l'ambiance générale est bonne. Les skippers -12 Français et 8 étrangers- font face courageusement et avec le sourire aux sollicitations des sponsors et des media, multipliant points de presse et rencontres avec les journalistes. Mais les questions commencent à se ressembler furieusement... comme d'ailleurs les réponses des skippers. "Il faut partir parce qu'on en a vraiment envie", a lâché Marc Guillemot (Safran) jeudi au cours de l'une des nombreuses conférences de presse de la journée. "Cette course est une aventure extraordinaire", a résumé Guillemot, 3e du Vendée Globe 2008-2009. "Je suis satisfait d'être là avec l'énergie que m'ont donnée mes parents", a confié un peu plus tard et de façon assez émouvante Jean-Pierre Dick (Virbac-Paprec 3), l'un des favoris. "Je veux vivre un départ serein, être frais et dispos le jour J, a-t-il ajouté. Ce n'est pas facile, entre les sponsors, les media, la famille. J'espère trouver facilement le sommeil vendredi soir, sans prendre de somnifères". Tous mentionnent l'émotion qui étreint les concurrents à la sortie du port des Sables, samedi, avec des milliers de spectateurs massés sur les quais et les jetées. "Il faut savoir fermer les tiroirs émotionnels, déclare Dick, qui est déjà passé (deux fois) par là. Il faut se préserver, rester Terminator , ne pas perdre de l'énergie. Pas facile..." D'ici au départ, "cela va être assez intense", reconnait Jérémie Beyou (Maître CoQ), l'un des candidats sérieux à la victoire. "Jusqu'à présent, poursuit-il, j'arrivais le matin à être seul sur le bateau pour faire des réglages techniques, avant de faire une sieste puis des séances de kiné en début d'après-midi. Demain (vendredi), cela sera plus serré entre les briefings et les rendez-vous avec la presse". "Et dans la nuit avant le départ, je pense que je vais m'endormir plus tard et me réveiller plus tôt que d'habitude, précise-t-il. Je vais prendre le petit déjeuner en famille, prendre en main les fichiers météo. Je serai vraiment dans mon truc". "Après, il y aura la descente du chenal, un truc très prenant. J'essaierai d'être moins ému que la dernière fois..." heg-nk/alh