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ConsoVers une police des marrons

Après l'été pourri et un été indien trop clément, la châtaigne fait grise mine. Un groupe de travail se penche sur la question.

par
Sandra Imsand
Les châtaignes proviennent d'Italie, du Portugal ou ailleurs en Europe.

Les châtaignes proviennent d'Italie, du Portugal ou ailleurs en Europe.

Yvain Genevay

«Cette année, c'est la catastrophe! Avec ce beau temps, les châtaignes ne se conservent pas bien. J'ai pu jeter des sacs entiers!» Depuis trente ans, Pippo vend des châtaignes. Dès que la saison froide se pointe, l'Italien de 65 ans fait chauffer son chaudron dans sa cabane en face de la gare de Lausanne. Ses imposants sacs en jute de 30 kilos, que Pippo commande directement chez un grossiste plusieurs fois par semaine, proviennent d'Italie, du Portugal ou ailleurs en Europe. En général, il doit jeter entre 10 et 15% des fruits, même si la qualité est variable d'une livraison à l'autre. Et cette année, comment sont les châtaignes?

«Difficile à estimer, la saison est tout juste lancée. Pour l'instant, c'est dans la norme.» Car c'est justement là que le bât blesse: la qualité. Des tests en 2013 ont révélé l'ampleur du désastre: plus d'un tiers des fruits à coques posaient problème. Ils étaient rongés de vers, ou alors carrément pourris. C'est pour lutter contre ce problème qu'un groupe d'intervention a été créé, comme l'a révélé «SonntagsBlick».

Résultats en 2016

Une appellation que Sabine Helfer, porte-parole de l'Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires, trouve légèrement exagéré. «Il s'avère que les chimistes cantonaux, chargés du contrôle des denrées alimentaires, souhaitaient davantage de critères pour apprécier les marrons. Pour cette raison, l'OFAV coordonne un groupe de travail composé de plusieurs représentants de chimistes cantonaux, afin d'élaborer des critères harmonisés, confirme-t-elle. Les résultats sont attendus pour la saison 2016». Les chimistes cantonaux détermineront eux-mêmes la forme et la fréquence des contrôles.

De sa cabane, Pippo voit d'un bon œil la création de ce groupe. Tout comme il ne serait pas contre l'idée de proposer des marrons suisses à la vente, si la qualité est au rendez-vous. En attendant, il retourne ses marrons plusieurs fois sur le feu afin d'écarter ceux qui posent problème. «Tout le monde peut faire des marrons, mais pour repérer les foutus, il faut avoir l'œil!»

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