Bienne: Vidéosurveillance: aux villes d’obéir!

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BienneVidéosurveillance: aux villes d’obéir!

La Berne cantonale souhaite imposer aux municipalités des caméras dans les points chauds.

Vincent Donzé
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Vincent Donzé
Deux caméras devant une banque, sur la place de la Gare.

Deux caméras devant une banque, sur la place de la Gare.

lematin.ch/Vincent Donzé

Berne et Bienne sont des cités à majorité rouge-verte réfractaires à la vidéosurveillance dans leur espace public. Mais les autorités cantonales ne l’entendent pas de cette oreille: elles veulent pouvoir imposer aux villes la surveillance des points chauds, à leurs frais.

Pour le Conseil-exécutif bernois, la panacée en cas d’augmentation du danger liée à la criminalité, c’est la vidéosurveillance dans les zones névralgiques, là où «le niveau de danger s’est accru». L’installation de caméras serait temporaire: il conviendrait de les retirer une fois le danger écarté.

Se substituer

Si une commune «refuse, malgré les recommandations cantonales, de décréter une vidéosurveillance ou d’appliquer d’autres mesures, il est légitime que le Canton puisse se substituer à elle et imposer une vidéosurveillance», prévoit la loi en préparation.

Préparé par la Direction cantonale de la sécurité, ce projet de révision de la loi sur la police a été mis en consultation. Les partis et les communes avaient jusqu’à vendredi dernier pour s’exprimer. Selon le «Bieler Tagblatt», Berne et Bienne n’ont pas manqué d’émettre de sévères critiques.

Une caméra devant un supermarché à la rue de la Gare.

Une caméra devant un supermarché à la rue de la Gare.

lematin.ch/Vincent Donzé

L’article controversé découle d’une motion adoptée par la majorité bourgeoise du Grand Conseil. Son auteur était le député radical Philippe Müller, devenu… directeur de la Sécurité. Maire de Bienne, le socialiste Erich Fehr a qualifié ce projet d’«attaque contre les villes gouvernées par une majorité gauche/verte» et de «froide restriction à l’autonomie communale».

Ces dix dernières années, Bienne a toujours refusé que son espace public soit quadrillé par des caméras de surveillance. Le Conseil municipal s’est toujours opposé à la limitation de ses prérogatives.

À Bienne, le camp bourgeois avait exigé l’installation préventive de caméras de surveillance aux Champs-de-Boujean en 2014, avant l’inauguration de la Tissot Arena, où évoluent désormais le HC Bienne et le FC Bienne. Mais le Conseil municipal (Exécutif) a jugé cette mesure disproportionnée et le Conseil de ville (Législatif) l’a balayée.

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