France: Viol en réunion: sept accusés jugés en appel

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FranceViol en réunion: sept accusés jugés en appel

Des jeunes, acquittés, vont être à nouveau jugés en appel pour le viol d'une ado qui se trouvait seule dans l'appartement de son père. Les faits remontent à 2011.

Sept jeunes hommes sont jugés en France à huis clos jusqu'à vendredi pour des faits remontant à la nuit du 9 au 10 septembre 2011.

Sept jeunes hommes sont jugés en France à huis clos jusqu'à vendredi pour des faits remontant à la nuit du 9 au 10 septembre 2011.

archive/photo d'illustration, AFP

Sept jeunes hommes, acquittés en première instance, comparaissent à partir de lundi en appel devant la Cour d'assises des mineurs du Val-d'Oise, accusés d'avoir participé à un viol en réunion d'une adolescente de 14 ans en 2011 à Antony.

La Cour d'assises des Hauts-de-Seine avait acquitté en mars 2017 ces sept accusés, dont six avaient entre 15 et 17 ans et l'un 20 ans à l'époque des faits. Ce verdict, révélé par «Le Parisien», avait alors suscité une vague d'indignation.

Une pétition, lancée par la présidente de l'association Mémoire Traumatique et Victimologie, avait réuni quelque 50 000 signatures.

Le Parquet général avait interjeté appel et les sept jeunes hommes sont ainsi jugés à huis clos jusqu'à vendredi pour des faits remontant à la nuit du 9 au 10 septembre 2011.

Jeunes du quartier

Ce soir-là, la jeune fille, qui était seule dans l'appartement de son père à Antony (Hauts-de-Seine), a raconté avoir été violée par des jeunes de son quartier, dont certains avaient le visage partiellement dissimulé, pendant plusieurs heures.

Les accusés avaient, à l'époque, reconnu des rapports sexuels mais affirmé qu'ils étaient consentis. Au cours de l'instruction, ils avaient évoqué une réputation de «fille facile» de la partie civile.

Qualifiant le premier verdict d'«intolérable», l'avocate de la plaignante – aujourd'hui âgée de 22 ans – s'est félicitée de la tenue de ce second procès.

«On ne peut pas laisser acquitter des individus qui sont entrés de force au domicile de [la jeune fille], qui l'ont forcée à avoir des relations avec eux», a déclaré Samia Meghouche.

«Leur défense dit aussi qu'elle ne s'était pas débattue, qu'elle n'avait pas hurlé, évidemment elle était tétanisée par la peur», a-t-elle ajouté. L'avocate a précisé que sa cliente n'avait «pas la force» de se rendre au procès mais qu'elle serait entendue en visioconférence.

«Déni de justice»

«Cette affaire est une forme d'échec judiciaire pour tout le monde», a estimé Me Yassine Yakouti, qui défend quatre accusés. «C'est une procédure bien trop longue et qui aurait dû s'arrêter avec la décision d'acquittement.»

«On est confiant puisqu'il y a eu quand même une décision d'acquittement, mais on reste extrêmement sur nos gardes parce que le contexte depuis le premier jugement a changé», a déclaré Me Pierre Degoul, lui aussi pour la défense, en faisant référence, notamment, au mouvement #metoo.

Deux autres jeunes poursuivis dans ce dossier, qui étaient âgés de moins de 15 ans au moment des faits, ont été condamnés par le tribunal pour enfants. L'un d'eux avait fait condamner l'État pour «déni de justice» en octobre 2017, du fait de délais trop importants dans l'instruction.

(AFP)

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