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Tripoli au LibanViolents combats après la mort d'un cheikh sunnite

Un jeune cheikh sunnite a été tué vendredi par un tireur embusqué à Tripoli, la grande ville du nord du Liban.

Un opposant au régime de Bachar al-Assad.

Un opposant au régime de Bachar al-Assad.

AFP

L'évènement a provoqué de nouveaux combats liés au conflit syrien entre deux quartiers rivaux, a indiqué un responsable des services de sécurité.

La mort du cheikh de 28 ans, Khaled el-Baradei, a provoqué de violents affrontements déclenchés à l'aube après un fragile cessez- le-feu entre le quartier alaouite de Jabal Mohsen et celui sunnite de Qobbé.

Les combats à l'arme automatique et au lance-roquettes ont provoqué d'importants incendies dans ces quartiers pauvres, situés dans l'est de la grande ville portuaire, a constaté le correspondant de l'AFP qui a également assisté aux funérailles du cheikh.

Exode

Des familles fuyaient en faisant des trous dans les murs de leurs appartements à travers lesquels elles faisaient descendre des échelles en bois. Vers 08H30, les miliciens des deux bords se sont retirés à bord de mobylettes et les armes se sont tues.

«Nous avons été surpris par cette bataille», a commenté Abou Othman, un homme armé sunnite. «Ceux qui ont ouvert le feu, ce sont eux, les gens de Jabal Mohsen», a-t-il accusé.

Au moins 12 morts

Les combats, entamés lundi, ont fait au total au moins 12 morts et 86 blessés. Ils opposent depuis cinq jours des hommes armés de Jabal Mohsen, partisans du régime syrien contrôlé par le clan alaouite du président Bachar al-Assad, à leurs rivaux de Bab el- Tebbaneh, quartier sunnite proche de celui de Qobbé et hostile au pouvoir à Damas.

Il s'agit du dernier épisode d'une série de combats qui secouent régulièrement Tripoli depuis le début de la crise en Syrie il y a 17 mois.

«Je ne peux plus supporter cette situation. J'ai chez moi trois familles qui ont fui les violences» depuis le début de la semaine, a dit Ahmed Breiss, carrossier à Qobbé.

«Nous n'avons rien à voir avec ce qui se passe en Syrie, nous voulons vivre en paix», a-t-il lancé. «On a à peine de quoi vivre et les miliciens, eux, reçoivent des salaires, ils ne militent pas pour une cause mais pour leurs propres intérêts».

Le Liban, qui a connu 30 ans d'hégémonie syrienne, reste profondément divisé entre adversaires et partisans du régime Assad dont le puissant mouvement chiite du Hezbollah.

(ats)

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