Etats-Unis/AllemagneVolkswagen, soupçonné de tricher, est puni en Bourse
Le groupe automobile allemand aurait contourné la loi américaine sur la protection de l'environnement. Son action chutait, lundi, à la Bourse de Francfort.

Martin Winterkorn, le CEO du groupe automobile allemand, s'est dit sincèrement navré et a ordonné une enquête sur cette affaire.
L'action du groupe automobile allemand Volkswagen dévissait à la Bourse de Francfort, lundi matin, après la révélation d'une tricherie sur les contrôles antipollution aux Etats-Unis. Le titre a dégringolé de 13% à l'ouverture et, vers 9h30, il chutait de 16,53% à 135,55 euros. Dans la foulée, cette baisse plombait aussi l'indice Dax des trente valeurs vedettes (-0,60% à 9857,13 points).
Plusieurs maisons de courtage ont déjà abaissé leur recommandation sur le titre. Et le magazine allemand «Manager Magazin» rapportait lundi que Volkswagen allait cesser la commercialisation de modèles diesel aux Etats-Unis.
Logiciel sophistiqué
Les autorités américaines ont révélé vendredi qu'elles soupçonnaient Volkswagen d'avoir doté quelque 482'000 véhicules diesel d'un logiciel sophistiqué, capable de détecter automatiquement à quel moment ils étaient soumis à un test de mesure anti-pollution. L'affaire concerne des modèles Volkswagen et Audi vendus aux Etats-Unis entre 2009 et 2015.
Dans ce scénario, ce petit logiciel espion enclenchait - a priori à l'insu des conducteurs - un mécanisme interne de limitation des gaz polluants permettant au véhicule de passer le test sans encombres et de se voir décerner un certificat de bonne conduite écologique.
Toutefois, une fois le test fini, le mécanisme anti-pollution se désactivait et le véhicule libérait alors dans l'atmosphère davantage de gaz polluants, et notamment du dioxyde d'azote ou Nox, lié à de graves maladies respiratoires dont l'asthme.
Risque d'une très grosse amende
L'affaire n'est pas seulement embarrassante pour l'image, jusque-là immaculée, du groupe allemand: elle pourrait également se traduire par de très lourdes pénalités financières, pouvant théoriquement atteindre les 18 milliards de dollars (17,43 milliards de francs).
Volkswagen a ordonné l'ouverture d'une enquête externe à la suite de ces accusations, portées par les autorités américaines chargées de la protection de l'environnement
«Je suis à titre personnel sincèrement navré que nous n'ayons pas été à la hauteur de la confiance de nos clients et du public», a dit dimanche Martin Winterkorn, le CEO du groupe. «Volkswagen a ordonné une enquête externe à ce sujet».
Quarante fois plus d'émissions qu'autorisé
Le dispositif incriminé permettait aux véhicules en question d'émettre jusqu'à 40 fois plus d'émissions que le seuil autorisé pour préserver la santé publique, avait expliqué vendredi Cynthia Giles, une responsable de l'Agence fédérale de la protection de l'environnement.
Les amendes encourues pourraient atteindre 37'500 dollars par véhicule. Les autorités ont précisé que les voitures ne devaient pas faire l'objet de rappels à ce stade.