Coup de gueuleVols dans les trains: «La Suisse doit y mettre fin!»
Détroussé sur la ligne du Simplon, le directeur marketing de l'Omega European Tour de golf de Crans dénonce le manque de sécurité des trains suisses. Les CFF rappellent les voyageurs à la vigilance.
- par
- Eric Felley

Scott Kelly dénonce les agissements de bandes de voleurs qui sévissent dans le train entre Genève et Montreux.
Scott Kelly, directeur marketing de l'Omega European Tour de golf de Crans-Montana, se souviendra longtemps de son arrivée à l'édition 2013 du tournoi helvétique qui se déroulait ce week-end. Cette année, il s'est fait voler dans le train entre Genève et Montreux. «J'ai de l'expérience, explique-t-il, mais, là, ce n'est plus acceptable pour la Suisse et les touristes qui pensent qu'ils y sont en sécurité.»
A la poursuite du voleur
Mercredi 4 septembre, parti de la gare Cornavin pour se rendre à Sierre, il voyage en 2e classe et veut profiter du trajet pour travailler. «Il était 18 h, raconte-t-il, il y avait beaucoup de pendulaires. J'ai dû mettre mon sac avec mes affaires personnelles sur le porte-bagages.» C'est à Vevey que son voyage tourne au cauchemar. Le train connaît un nouveau mouvement de passagers. Plongé dans son travail, mais soudain pris d'une intuition, il lève la tête: son sac a disparu. Des passagers ont vu un individu le prendre. L'agent de train n'est pas loin. Avec un signalement sommaire, le directeur et le contrôleur partent à sa poursuite dans les autres voitures.
Alors qu'ils repèrent un suspect, le train arrive à Montreux. Le contrôleur fait bloquer les portes, mais pas toutes, et des voyageurs finissent par sortir. Scott Kelly décide de descendre sur le quai pour voir s'il aperçoit son sac. Il emprunte alors la rampe au milieu de la foule, sans succès. Et, lorsqu'il remonte, le train a filé… avec sa valise et son manteau.
«Je me suis retrouvé seul sur le quai avec un grand sentiment d'impuissance.» Il appelle le numéro d'assistance des CFF. Impossible avec un portable étranger… Après avoir tenté vainement de joindre la police, il saute dans le train suivant. L'agent de train parvient à appeler son collègue en avant. Finalement celui-ci fait descendre les affaires restantes à Sierre. Mais il ne reverra pas le sac avec ses cartes de crédit, son passeport et d'autres objets personnels.
«J'ai parlé autour de moi de cette mésaventure, ajoute Scott Kelly. Bien des gens ont subi la même chose. Depuis quelques années, cette situation n'est plus maîtrisée en Suisse. Il y a des actes comme ça tous les jours avec des bandes qui travaillent aux heures de pointe. Elles montent et descendent sur la ligne entre Genève et Montreux. Il faudrait lancer une action coordonnée pour faire cesser cette impunité.»
Les CFF regrettent
Jean-Philippe Schmid, porte-parole des CFF, est désolé: «Je regrette vivement la mésaventure qu'a connue notre client.» Cela dit, il estime que les CFF ne peuvent pas être responsables de tout: «Les trains suisses sont le miroir de la société, et nous sommes, nous aussi, victimes de vols perpétrés auprès de nos clients. Nous collaborons avec la police des transports et les polices cantonales pour augmenter les patrouilles. Nous prenons aussi des mesures de prévention en rappelant par annonces haut-parleurs l'éventuelle présence d'individus malintentionnés.» Il rappelle aussi le b.a.-ba du voyageur, qui, «malgré une impression de confort et de sécurité, ne doit pas laisser ses affaires sans surveillance».