Ski alpin: Vreni Schneider: «21 ans, c'est une longue attente»

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Ski alpinVreni Schneider: «21 ans, c'est une longue attente»

La Glaronaise était la dernière Suissesse à avoir remporté le grand Globe de cristal avant Lara Gut. C'était en 1995.

Florian Müller
Lenzerheide
par
Florian Müller
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Vreni Schneider, c'est: 3 grands Globes, 11 petits Globes, 101 podiums (dont 55 victoires) en Coupe du monde, 6 médailles mondiales (3 titres) et 5 médailles olympiques (3 titres).

Vreni Schneider, c'est: 3 grands Globes, 11 petits Globes, 101 podiums (dont 55 victoires) en Coupe du monde, 6 médailles mondiales (3 titres) et 5 médailles olympiques (3 titres).

Keystone

- Vreni Schneider, 21 ans sans grand globe, c'est une éternité pour une nation historique du ski comme la Suisse…

«Le ski suisse féminin a vécu une traversée du désert, c'est vrai. Mais c'est comme ça, on ne peut rien y faire. Il faut maintenant se réjouir que cette période de disette ait pris fin. En plus, avec les finales en Suisse à Saint-Moritz, la fête sera magnifique pour Lara et le ski suisse.»

- Au moment de votre dernier sacre, pensiez-vous que la Suisse allait devoir attendre aussi longtemps?

«C'est très long, oui. Franchement, je pensais que ça irait bien plus vite que cela. On a souvent eu de bonnes skieuses, mais aucune capable de se mêler à la lutte pour le général sur l'ensemble d'une saison. Ce qui me réjouit aujourd'hui, c'est qu'il y a beaucoup de jeunes qui se profilent, et ça me rend très optimiste pour l'avenir.»

- Lara Gut a un caractère bien trempé et déteste perdre. Vous étiez comme ça, vous aussi?

«Chaque athlète aimerait gagner à chaque fois qu'elle prend le départ, sinon elle doit changer de métier. Mais, moi, j'étais aussi heureuse même lorsque je ne gagnais pas. Le fait d'être en bonne santé et capable d'exercer ma passion était aussi très important pour moi.»

- Mais ce caractère de gagnante est-il nécessaire pour viser le grand Globe de cristal?

«Toutes les qualités sont importantes et chaque caractère a ses spécificités. Il faut aussi apprendre à perdre, ça fait partie du sport. Dans la défaite, on apprend souvent plus sur soi-même que dans la victoire. Ça fait partie de l'apprentissage d'un sportif d'élite.»

- Lara Gut a le même âge que vous lors de votre premier sacre en 1989 (24 ans). Est-elle arrivée au bout de ce processus à une forme de maturité?

«Quand on gagne, c'est facile à dire. Mais c'est vrai qu'il faut accumuler une certaine expérience pour arriver à maturité. Dans le ski particulièrement, pour connaître les différentes pistes, les bonnes personnes, trouver ses repères, ça ne se fait pas du jour au lendemain. C'est aussi pour cette raison qu'il faut donner du temps aux athlètes, notamment à ceux qui ont connu plus de blessures que les autres.»

- Il y a eu beaucoup d'absentes cette saison, entre les blessées (Vonn, Fenninger, Shiffrin) et celles qui avaient besoin de prendre du recul (Maze). Cela change-t-il la saveur du succès de Lara Gut?

«C'est clair que cette année les dispositions étaient optimales. Mais il faut toujours savoir saisir sa chance, et ce n'est pas donné à tout le monde. Lara a su gagner des courses, battre Lindsey Vonn à la régulière plusieurs fois, et rester en bonne santé. L'histoire ne se souviendra pas de ces circonstances, ce qu'on retiendra, c'est le titre.»

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