Björk chante pour sauver les saumons

Björk avait écrit cette chanson il y a une vingtaine d'années, mais elle ne la sort qu'aujourd'hui. D'abord perdue entre deux albums, «Homogenic» (1997) et «Vespertine» (2001), la chanteuse redécouvrait ce titre en mars dernier. Le titre «Oral» est donc sorti sur les plateformes le 21 novembre.

«Oral» délivre un double message. Le premier est de dénoncer la pisciculture intensive qui détruit la faune et la flore islandaise. Les poissons souffrent et les océans s'acidifient. Des milliers de ces saumons d'élevage se sont échappés d'une ferme et «commencé à altérer l’ADN du saumon islandais» et «cela pourrait conduire à son extinction», s’inquiète Björk auprès du «Guardian».

Tous les bénéfices de la chanson seront redistribués via l'association «Aegis» afin de soutenir les habitants des fjords opposés à cet élevage intensif et à couvrir les frais de justice de ce combat écologique.

La chanteuse estime que les artistes deviennent bien souvent écologistes. Björk se compare, elle et ses collègues, «aux Canaris des mines de charbon» (ndlr: ils étaient utilisés pour avertir des fuites de gaz, si l'oiseau arrêtait de chanter cela signifiait qu'il y en avait une)

«C’est notre job d’avoir nos détecteurs et nos antennes en alerte en permanence, de lire ce que nous ressentons dans notre environnement et d’en être conscients. Nous prenons en compte cette urgence et nous voulons agir», ajoute-t-elle au «Guardian», en espérant créer un petit mouvement, et que d'autres artistes la suivront. 

Mais le titre «Oral» ne parle pas que de poissons. Il parle d'amour, c'est là le deuxième message de Björk.

Les premières secondes du clip annoncent que tous les revenus de la chanson iront à l'association Aegis. On a adoré ce clip immaculé et futuriste, réalisé par l’Espagnole Carlota Guerrero: Björk et Rosalía commencent par se battre entre elles, avant de s'en prendre à la caméra. Puis de retrouver la musique envoûtante de la chanteuse islandaise.

On a été un peu plus surpris par leur visage, probablement ajoutés numériquement sur leurs doublures qui combattent. Mais les voix des deux chanteuses, en parfaite harmonie, nous ont vite fait oublier ce côté bizarroïde des visages mal superposés. Et on s'est laissé porter par la mélodie et les paroles. 

Le refrain reste en tête avec : «Is that the right thing to do? Oh I just don’t know.» (ndlr: Est-ce la bonne chose à faire? Oh, je ne sais pas) Un clin d'œil, sans doute, à l'engagement des chanteuses et de cette question perpétuelle de savoir si on fait la bonne chose. On vous laisse découvrir ce titre ci-dessous.