Nouvelle affectation pour des prostituées

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BienneNouvelle affectation pour des prostituées

Personne ne s'est opposé au maintien du «Studio 47» face au siège de la marque Omega.

Vincent Donzé
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Vincent Donzé

Changer l’affectation d’un immeuble d’habitation en bâtiment commercial, telle est le contenu d'une demande de permis de construire déposée à Bienne pour un établissement destiné depuis 15 ans à l’exercice de la prostitution.

Le «Studio 47» s'appelait autrefois «Studio Omega», ce qui avait contrarié l'horloger. Face aux juristes soucieux de protéger la marque fondée en 1848 sans la voir associée au plus vieux métier du monde, le gérant du salon avait plaidé sa bonne foi en assurant avoir pris le nom de l'arrêt de bus «Omega», placé entre la petite entreprise et la grande.

En chiffres rouges

À la rue Jakob-Stämpfli, du nom d'un ancien conseiller fédéral (1820-1879), le «Studio 47» porte désormais le numéro de la rue en chiffres rouges sur sa façade, face aux lettres tout aussi rouges de la marque horlogère Omega, située de l'autre côté de la route.

Le mois dernier, le gérant du salon a tremblé pour un changement d'affectation qui ne dépend pas de lui, mais de son propriétaire établi à Worb (BE), comme l'a rapporté «Le Journal du Jura». Un délai d'opposition a couru jusqu'au 30 novembre dernier, mais personne ne s'est manifesté contre à l'octroi d'un permis de construire.

Charge administrative...

Ce qui a changé au «Studio 47», ce n'est pas l'activité des six travailleuses du sexe, mais leur rapport avec la législation cantonale. Une nouvelle ordonnance sur l’exercice de la prostitution est entrée en application, avec la volonté de réduire la charge administrative des indépendants «mieux protégés contre l’exploitation qu’au sein de plus grandes structures».

Tandis que les petites entreprises sont désormais exemptées de l’obligation d’autorisation, celles disposant de plus de deux locaux et de deux personnes actives ont un statut commercial.

...toujours plus compliquée

Avec six prostituées sur deux étages, le «Studio 47» doit se mettre en règle, même si le gérant actuel a indiqué au «Journal du Jura» vouloir cesser cette activité secondaire à l'échéance des autorisations, en raison d'une paperasse «toujours plus compliquée».

Le chef de la Sécurité publique a affirmé au «JdJ» que des contrôles réguliers sont effectués en passant dans différents immeubles pour vérifier les personnes présentes et les locaux. Les polices du commerce et des étrangers sont en communication permanente avec les exploitants des établissements de prostitution.

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