Guerre en UkraineQuand l’UDC tire les oreilles d’Ignazio Cassis
Le plus grand parti de suisse reproche au président de la Confédération d’en faire trop pour l’Ukraine. Notamment pour sa participation à la manifestation de samedi à Berne.


Lundi, le président Ignazio Cassis a distribué des chocolats aux enfants réfugiés à la frontière en l’Ukraine et la Pologne.
RTSBizarre retour de l’histoire, l’UDC est mécontente d’Ignazio Cassis, qu’elle avait choisi en 2017 comme successeur à Didier Burkhalter. Lundi, dans un communiqué de son président Marco Chiesa, elle dénonce sa participation à la manifestation pro Ukrainienne de samedi à Berne, où le président Volodymyr Zelensky s’est exprimé à distance.
Pour l’UDC, Ignazio Cassis affaiblit la neutralité de la Suisse: «En participant à cette manifestation, le conseiller fédéral Ignazio Cassis prend parti pour l’Ukraine et enfreint dès lors le mandat constitutionnel de préservation de la neutralité. En outre, il abuse de son rôle de président de la Confédération et porte atteinte au rôle de médiateur neutre de la Suisse».
«Irresponsable et solitaire»
Depuis que la Suisse a repris les sanctions européennes, les Russes ont de toute façon déjà mis la Suisse sur la liste des pays hostiles. La présence d’Ignazio Cassis à cette manifestation était effectivement une surprise: «L’UDC attend des explications du Conseil fédéral au sujet de cette démarche aussi irresponsable que solitaire».
«…Hélas, c’est vrai»
Est-ce que l’UDC lui fera aussi le reproche d’avoir distribué lundi de barres de Toblerone à des enfants réfugiés à la frontière entre la Pologne et l’Ukraine? À cette occasion, on a entendu Ignazio Cassis au «19 h 30» sur la RTS. Il avait encore de la peine à réaliser ce qui se passe: «C’est juste terrible d’imaginer que juste derrière nous, il y a la guerre, a-t-il dit. On ne peut même pas s’imaginer que c’est vrai, on a toujours de la peine à y croire… Mais quand on voit ces réfugiés, ces gens qui cherchent de la protection, on réalise que, hélas, c’est vrai».
Après quelques hésitations au début du conflit militaire, Ignazio Cassis s’est affirmé en tant que défenseur du droit international, bafoué depuis le 24 février par l’invasion de l’Ukraine. Cette guerre a déjà causé d’un nombre incalculable d’exactions, qu’il a qualifiées de «barbarie» lors de la session de printemps du Parlement à Berne.