CyclismeUne «Primavera» quatre étoiles
La premier Monument de la saison cycliste opposera ce qui se fait de mieux ou presque, samedi, entre Milan et Sanremo, sur presque 300 kilomètres.


Stuyven absent, Pedersen a été repêché.
AFPC'est la question qui agite le milieu de la petite reine. Tadej Pogacar, le nouveau Cannibale, peut-il aussi gagner une Classique de près de 300 bornes, d'habitude réservées aux punchers et aux sprinters? Le jeune Slovène a remporté deux Tours de France, les Strade Bianche cette saison, ainsi que Liège-Bastogne-Liège et le Tour de Lombardie l’année dernière. Il veut aussi s'inviter sur ce terrain normalement pas franchement à son avantage.
Même si un virus et les chutes ont fait des ravages dans le peloton ces derniers jours (Caleb Ewan, le tenant Jasper Stuyven, ou encore Julian Alaphilippe sont forfaits) cette Primavera s'annonce exceptionnelle. Car en plus de Pogacar, Primoz Roglic, Mathieu van der Poel et Wout Van Aert seront de la partie. Ce n'est que la troisième fois que ces trois cadors seront directement opposés, après le Tour de France et les Mondiaux en 2021.
Au milieu de ces stars, à côté des autres outsiders que peuvent être Jasper Philipsen, Matej Mohoric, Giacomo Nizzolo, Michael Matthews, Peter Sagan et on en passe, la Suisse ne devrait être représentée que par deux coureurs, selon la liste de départ provisoire disponible vendredi après-midi. Stefan Bissegger se mettra au service de ses leaders ou tentera sa chance de très loin, et Simon Pellaud essayera de figurer aussi bien que mercredi lors de Milan-Turin et de faire son travail d’équipier.
«C'est presque un nouveau métier que j'apprends depuis que je suis arrivé chez Trek.»
Le Valaisan de l'équipe Trek-Segafredo avait fini 34e de cette épreuve de préparation au premier Monument de la saison, coincé à neuf secondes du vainqueur Mark Cavendish entre du beau linge: Michal Kwiatkowski et Bob Jungels devant, Rui Costa et Greg van Avermaet derrière. Pour ce faire, il va falloir se coltiner les 293 kilomètres - 305 km avec le départ fictif - courus sur la Riviera italienne. Une distance devenue très rare dans le World Tour.
«Mais normalement, cette course ne se décante que dans les 60 derniers kilomètres, a contré Pellaud. Lors d'un Mondial ou sur le Tour des Flandres, il y a besoin de bien plus de calories pour tenir toute l'épreuve que sur Milan-Sanremo. Là-bas, jusqu'au bord de mer, il n'y a normalement pas trop à faire. Mais peut-être que cette année ce sera différente, qui sait?»
Le plus Colombien des Valaisans aime cette épreuve. C'est même de celle-ci qu'il songe la nuit. «C'est le rêve ultime: s'échapper et finir devant le peloton sur la Via Roma», s'est-il marré. Sauf que cette année, privée de Stuyven, sa formation Trek-Segafredo est allé repêcher l'ancien champion du monde Mads Pedersen, plutôt prévu sur les Flandriennes, mais chaud comme une baraque à frites belges ces derniers jours.
«Et c'est presque un super favori de plus, s'est réjoui Pellaud. Il vient de battre Van Aert deux fois sur Paris-Nice, en le sortant même de sa roue une fois. Il grimpe quasiment comme jamais. Je serai un de ses gregarii et c'est intéressant. C'est presque un nouveau métier que j'apprends depuis que je suis arrivé chez Trek.»
Pour une fois, ne vous attendez donc pas à une attaque de Simon Pellaud dès les premiers hectomètres.