Chine: journaliste de la RTS arrêté en direct et relâché

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ChineJournaliste de la RTS arrêté en direct et relâché

Au «19:30» dimanche soir, le correspondant en Chine de la RTS a eu chaud. Alors qu’il intervenait à l’antenne sur les manifestations, des policiers venaient l’arrêter. Il s’en est tiré.

Eric Felley
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Eric Felley
Michael Peuker, en direct au «19:30».

Michael Peuker, en direct au «19:30».

RTS

C’est une scène rare que les téléspectateurs ont pu suivre dimanche soir au «19:30» sur la RTS. Interrogé par la journaliste Jennifer Covo sur les manifestations contre les mesures Zero-Covid en Chine, le correspondant Michael Peuker, qui se trouvait à Shanghai a déclaré: «La tension est à son comble en Chine. Preuve en est, je suis actuellement entouré de trois agents de police, je vais être embarqué après ce duplex au poste de police».

Après avoir expliqué que les manifestants utilisaient des slogans inédits en Chine, comme «À bas le Parti communiste, à bas Xi Jinping!», il a laissé l’antenne en disant: «Les forces sont vraiment sur les dents, donc je vais vous laisser et je vais les rejoindre au poste de police».

Mais il a été libéré assez rapidement. «Peu de temps après, un responsable de la police locale est venu discuter avec les agents, explique la RTS ce lundi, et après plusieurs minutes de négociations, le correspondant et son caméraman ont été libérés. Le matériel a été saisi pour vérification, avant d’être rendu».

Sur Twitter, après cet incident, Michael Peuker a livré quelques précisions, concernant le déroulé des faits: «Arrivée, girophares allumés, sur le coup de 2h30 du matin (heure locale), une patrouille de police a menacé à plusieurs reprises de nous embarquer sur le champ. Au cours des premiers sujets du journal, ils ont envoyé mon ID et une photo de ma carte de presse à la centrale», explique le journaliste de la RTS qui est parvenu à tenir les policiers à distance, pendant son direct.

«C'est bon, relâchez-les!»

«Une fois l'antenne rendue, ils ont ordonné au cameraman de tout ranger et de charger son matériel dans leur voiture: ‘Il sera saisi le temps des investigations’. Pendant ce temps, on m'a ordonné de monter au bureau pour prendre mes affaires, poursuit Michael Peuker. Revenu vers la voiture une dizaine de minutes plus tard, la conversation, les négociations ont repris. Au moment de monter dans la voiture, les agents ont reçu un appel de leur supérieur: ‘C'est bon, relâchez-les’. La patrouille est repartie aussi rapidement qu'elle était arrivée.»

Et de conclure: «S'il convient de relativiser la gravité de l'incident, il reste révélateur du traitement des journalistes étrangers en Chine. Entraves, intimidations, harcèlement sur le terrain sont devenus monnaie-courante.»

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