Valais – Bijouterie à Martigny: «Une très mauvaise plaisanterie»

Mardi matin, vers 9 heures, une patrouille de police et un véhicule des pompiers se sont rendus devant la bijouterie Fournier sur la place Centrale de Martigny. Les agents ont sécurisé l’endroit avec des bandes. Il s’est ensuivi un va-et-vient entre la boutique et l’extérieur, de quoi susciter la curiosité de nombreux passants. Le premier réflexe a été de penser à un cambriolage ou un braquage. Mais la présence des pompiers intriguait.

Le patron de la bijouterie, Thierry Fournier, raconte que ce mardi matin, en ouvrant son courrier, il est tombé sur une lettre tout à fait normale, de format C5, qui lui était adressée. Mais en l’ouvrant, il s’est rendu compte qu’elle était remplie d’une poudre blanche «comme du plâtre ou de la farine», explique-t-il aujourd’hui. Elle ne contenait rien d’autre, pas un mot d’explication. Aussitôt, il a craint pour ses mains qui sont entrées en contact avec le produit, qui s’est répandu aussi un peu au sol. Il s’est lavé, a mis l’enveloppe sous plastique puis a appelé la police. Il ne s’attendait à voir un tel déploiement: «Mais ils font leur boulot, c’est normal».

En fin de matinée, il a été fait appel à des spécialistes en produits chimiques de la société CIMO à Monthey, qui sont venus rapidement en renfort. L’un d’eux est entré dans la boutique avec une combinaison de protection impressionnante et il a emporté l’enveloppe. Peu après, l’opération, qui avait mobilisé une vingtaine de policiers et de pompiers, était terminée.

Le bijoutier a dû rester toute la matinée dans la boutique avec ses deux collaboratrices. Ils ont dû se tenir encore en isolement l’après-midi. L’enveloppe malveillante avait été envoyée d’un bureau de poste de la région avec l’adresse écrite à la main, ce qui ne fait pas beaucoup d’indices. Mercredi, la police l’a informé que le produit n’était pas dangereux, sans être plus précis sur sa nature, et le bijoutier a pu rouvrir sa boutique en début d’après-midi.

Mais il est ébranlé et il se perd en conjectures sur la personne qui a pu lui faire un coup pareil: «Un client mécontent? s’interroge-t-il, cela m’étonnerait, cela fait plus de quarante ans que l’on tient cette bijouterie, on a une bonne réputation. Je ne vois pas. J’aimerais bien savoir qui, et surtout pourquoi on m’a fait cette très mauvaise plaisanterie».