Hockey sur glace - Les hockeyeuses ont dû se faire entendre pour avoir droit à leurs Mondiaux

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Hockey sur glaceLes hockeyeuses ont dû se faire entendre pour avoir droit à leurs Mondiaux

La Jurassienne Sarah Forster et ses coéquipières de l’équipe de Suisse ont embarqué mardi sur un vol Munich-Calgary. Les Mondiaux féminins, annulés à deux reprises, commencent la semaine prochaine.

Cyrill Pasche
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Cyrill Pasche
Les Suissesses, ici aux JO en Corée du Sud en 2018 (avec Sarah Forster, 3e depuis la gauche), ont dû se battre pour avoir le droit de jouer des Mondiaux, après deux annulations consécutives

Les Suissesses, ici aux JO en Corée du Sud en 2018 (avec Sarah Forster, 3e depuis la gauche), ont dû se battre pour avoir le droit de jouer des Mondiaux, après deux annulations consécutives

Thomas Schreyer/freshfocus

Après avoir été annulés en 2020, puis repoussés en 2021, les Mondiaux de hockey sur glace féminins auront finalement lieu. Ce sera dès la semaine prochaine, au beau milieu de l’été, à Calgary, au Canada. Pour pouvoir disputer cette compétition majeure dans le calendrier du hockey féminin, les filles de l’équipe de Suisse et celles des autres nations de l’élite ont dû surmonter les déceptions, garder patience et la foi, et surtout se battre pour que leur compétition ait finalement lieu.

«12 heures avant de prendre l’avion, un message dans le groupe WhatsApp de l’équipe nous signifiait que le tournoi était annulé…»

Sarah Forster, au sujet de l’annulation à la dernière minute du tournoi en mai

«En 2020, il y a eu la première grosse déception lorsque toutes les compétitions internationales ont été annulées en raison du Covid, se souvient Sarah Forster, une des routinières de la sélection suisse. L’année suivante, au printemps 2021, la claque a encore été plus forte. Nous étions sur le point de nous envoler pour la Nouvelle-Ecosse, à Halifax au Canada. Mais 12 heures avant de prendre l’avion, un message dans le groupe WhatsApp de l’équipe nous signifiait que le tournoi était annulé en raison de la situation sanitaire dans la province de la Nouvelle-Ecosse! Cela a été un choc pour tout le monde, d’autant plus que nous étions à bout touchant.» La compétition devait avoir lieu du 6 au 16 mai.

Sentiment d’injustice

Tandis que la Fédération internationale de hockey sur glace faisait tout son possible pour maintenir les compétitions masculines (Championnat du monde finalement déplacé en Lettonie au lieu de Minsk et disputé dans une «bulle» sanitaire, ainsi que Mondial junior des moins de 20 ans maintenu à Edmonton), les filles ont été quelque peu mises de côté: pas de compétition mondiale pour elles et ce pour la deuxième année consécutive, apprenaient-elles vers la fin du mois d’avril.

«Nous avons alors décidé de nous faire entendre, se souvient Sarah Forster, médaillée de bronze aux JO de Sotchi en 2014. Parmi les dix équipes qui devaient disputer les Mondiaux, trois filles par équipe ont envoyé un témoignage via Zoom au président de l’IIHF, René Fasel. Nous y expliquions l’importance de ce tournoi pour nous toutes. C’est la seule opportunité, hors Jeux olympiques, de nous montrer.» Message transmis et surtout entendu: Fasel, l’IIHF et Hockey Canada ont finalement trouvé une alternative. Celle d’organiser les Mondiaux au mois d’août à Calgary.

Préparation express

Sarah Forster n’a pas ménagé ses efforts cet été pour se préparer aux championnats du monde.

Sarah Forster n’a pas ménagé ses efforts cet été pour se préparer aux championnats du monde.

LDD

L’équipe de Suisse a commencé sa préparation «express» au mois de juin par une séance sur glace hebdomadaire et des entraînements de condition, avant d’augmenter considérablement la cadence au cours des dernières semaines. «Nous venons de boucler notre camp d’entraînement à Chaam (Zoug), dans le centre de performance OYM (ndlr: où s’entrainent aussi l’EV Zoug et l’équipe de Suisse masculine) et sortons toutes d’une quarantaine de sept jours», précise Sarah Forster, depuis le car qui conduisait les Suissesses en Allemagne. C’est de Munich qu’elles ont embarqué pour Calgary mardi en fin de journée, dans un charter, en compagnie des équipes nationales tchèque et hongroise.

«Même vaccinées, on se fera tester tous les deux jours»

Sarah Forster, internationale helvétique

Pour jouer ces Mondiaux, les Suissesses devront toutefois s’armer de patience et surmonter d’autres obstacles. Une nouvelle quarantaine de cinq jours les attend à leur arrivée à Calgary, puis elles seront testées tous les deux jours pendant toute la durée du tournoi. Des règles strictes de distanciation devront aussi être respectées.

«Le 90% de l’équipe est vacciné, estime Sarah Forster, qui a elle aussi reçu ses deux doses de vaccin. Il s’agissait d’une recommandation de notre Fédération, mais en aucun cas d’une obligation. Les joueuses vaccinées n’échapperont toutefois pas aux nombreux tests de dépistage pendant le tournoi», fait remarquer la Jurassienne.

Pour disputer ces Mondiaux auxquels elles tenaient tant, les Suissesses sont prêtes à faire le poing dans la poche. «Au vu des circonstances, ce ne sera pas toujours évident, reconnaît Sarah Forster. Mais nous nous réjouissons tant de pouvoir retraverser l’Atlantique et de pouvoir rejouer dans la patrie du hockey.»

Le premier match de l’équipe de Suisse aura lieu le 20 août contre les grandes favorites américaines. La compétition se terminera le 31 août.

La sélection suisse

Gardiennes: Andrea Brändli (Ohio State University/USA), Saskia Maurer (University of Saint Thomas/USA), Caroline Spies (EHC Basel).

Défenseuses: Lara Christen (GCK/ZSC Lions), Sarah Forster (AIK Hockey/Sue), Janine Hauser (GCK/ZSC Lions), Nadine Hofstetter (SC Reinach), Sinja Leemann (GCK/ZSC Lions), Shannon Sigrist (Linköping HC/Sue), Nicole Vallario (University of Saint Thomas/E-U), Stefanie Wetli (Thurgau Indien Ladies).

Attaquantes: Rahel Enzler (University of Maine/E-U), Mara Frey (SC Reinach), Emma Ingold (Neuchâtel Hockey Academy), Lena Marie Lutz (Thurgau Indien Ladies), Alina Marti (GCK/ZSC Lions), Alina Müller (Northeastern University/E-U), Evelina Raselli (HC Ladies Lugano), Lisa Rüedi (GCK/ZSC Lions), Dominique Rüegg (GCK/ZSC Lions), Noemi Ryhner (HC Ladies Lugano), Phoebe Staenz (Leksands IF/Sue), Lara Stalder (Brynäs IF/Sue), Kaleigh Quennec (University of Montreal/Can), Laura Zimmermann (EV Bomo Thun).

Entraîneur: Colin Muller.

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