Pérou: Deux nouveaux morts dans les manifestations contre la présidente

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PérouDeux nouveaux morts dans les manifestations contre la présidente

Les manifestations contre la présidente Boluarte continuent au Pérou, même si la date des élections générales a été avancée. Elles ont déjà fait quatre morts.

À Arequipa, deuxième ville du Pérou, 2000 manifestants ont pénétré sur les pistes de l’aéroport, suspendant le trafic.

À Arequipa, deuxième ville du Pérou, 2000 manifestants ont pénétré sur les pistes de l’aéroport, suspendant le trafic.

REUTERS

Au Pérou, disant comprendre la «volonté des citoyens», Dina Boluarte – qui était vice-présidente jusqu’à son investiture, le 7 décembre, après la destitution du président Pedro Castillo – a dit avoir «décidé de prendre l’initiative d’un accord pour avancer les élections générales à avril 2024», après la crise provoquée par la tentative ratée de Pedro Castillo de dissoudre le parlement.

Mais cette annonce n’a pas enrayé le mécontentement: de nouveaux barrages bloquaient, lundi matin, des routes dans la région de La Libertad (nord) et autour des villes de Trujillo (nord-ouest) ou Cusco (sud-est), où se trouve le célèbre Machu Picchu.

Deux manifestants sont morts lundi à Arequipa, dans le sud du pays, et à Chinchero (Sud-Est), lors des manifestations contre la nouvelle présidente Dina Boluarte, portant à quatre le nombre total de morts ces trente-six dernières heures, a annoncé la médiatrice de la République, Eliana Revollar.

Un des décès est survenu à Arequipa, la deuxième ville du Pérou, lorsque la police est intervenue pour chasser de l’aéroport des centaines de manifestants qui avaient installé des barricades en feu sur la piste. L’autre victime est morte lors d’une marche repoussée par la police anti-émeute à Chinchero, dans la région de l’Apurimac, lieu de naissance de Dina Boluarte, et où sont morts deux manifestants dimanche.

À Arequipa, capitale de la région du même nom et deuxième ville du pays, 2000 manifestants ont pénétré sur les pistes de l’aéroport, suspendant le trafic. «La piste de l’aéroport a été bloquée avec des pierres, des pneus et du bois» enflammés, a constaté un photographe de l’AFP, indiquant que le système d’éclairage de la piste a été endommagé et que la police tentait de repousser les manifestants avec du gaz lacrymogène.

Journalistes ciblés par les deux camps

Le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme s’est dit «préoccupé par le fait que la situation pourrait s’aggraver davantage» et appelle «toutes les personnes concernées à faire preuve de retenue». Il dénonce le fait que «les journalistes qui couvrent les manifestations ont été pris pour cibles par les manifestants et la police», soulignant que «plusieurs ont été blessés», et «des cas où la police semble avoir eu recours à un usage inutile et disproportionné de la force».

Samedi, Dina Boluarte a formé un gouvernement au profil indépendant et technique, avec un ancien procureur, Pedro Angulo, comme premier ministre, et a déclaré l’état d’urgence dans les zones les plus affectées par les manifestations. Les troubles se sont multipliés au cours du week-end, notamment dans le nord du pays et les régions le long de la cordillère des Andes, pour réclamer, outre de nouvelles élections et la démission de la présidente, la libération de l’ancien chef de l’État, incarcéré depuis mercredi à Lima.

Grève «illimitée» dès mardi

Deux personnes sont mortes et une vingtaine ont été blessées, dimanche, à Andahuaylas, ville à 750 km au sud de Lima, alors que les manifestants tentaient de prendre d’assaut l’aéroport. «La vie d’aucun Péruvien ne mérite d’être sacrifiée pour des intérêts politiques. Je réitère mon appel au dialogue et à renoncer à la violence», a lancé la présidente sur Twitter. Andahuaylas, située dans la région d’Apurimac, est sa région d’origine.

Enfin, des syndicats agraires et organisations sociales paysannes et indigènes ont appelé, dimanche, à une «grève illimitée» à partir de mardi. Et le Front agraire et rural du Pérou exige la «libération immédiate» de Pedro Castillo, qui a été arrêté par son garde du corps alors qu’il se rendait à l’ambassade du Mexique pour demander l’asile politique. Il est accusé de «rébellion» et la Cour suprême a ordonné, jeudi, sur requête du Parquet, son placement en détention provisoire pour sept jours.

(AFP)

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