Saut à skis – Killian Peier va retenir les leçons olympiques

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Saut à skisKillian Peier va retenir les leçons olympiques

Le Vaudois de 26 ans était venu avec de grandes ambitions personnelles aux Jeux de Pékin. Non qualifié pour la 2e manche sur le petit tremplin, 27e sur le grand, il va engranger une sacrée expérience.

Robin Carrel
par
Robin Carrel Zhangjiakou
Le sauteur de La Sarraz dans ses oeuvres.

Le sauteur de La Sarraz dans ses oeuvres.

AFP

Ses résultats de la saison en cours, couplés à sa médaille de bronze des Mondiaux 2019, avaient fait naître de grands espoirs. Mais la réalité olympique a ramené sur terre Killian Peier, au propre comme au figuré. Il reste certes au sauteur suisse le concours par équipes de lundi, mais ses épreuves individuelles vont le faire grandir dans sa façon d’appréhender le plus grand événement du calendrier.

Votre réaction, après ce concours au grand tremplin?

J'ai déjà pu m'améliorer par rapport au petit tremplin. Le chemin a été assez difficile, mais j'ai réussi à continuer à me battre et à rester «relax». Sans trop me crisper. Samedi, j'ai pu sortir trois sauts disons solides et stables. C'a été définitivement ma meilleure performance ici à Pékin. Donc je suis déjà fier de ça, pour commencer.

Il y a donc du positif à retirer de cette journée.

Oui. Comment dire... Dans la difficulté, c'est du positif.

La bonne nouvelle, ç'a été aussi de passer en deuxième manche, non? Avec une dose d'expérience en plus.

Exactement. Je pense que ce que je retiens principalement, c'est qu'en partant de mon énorme déception sur le petit tremplin, en passant par les entraînements sur le grand - où j'avais des sentiments absolument pas meilleurs -, j'ai quand même réussi à trouver de bonnes sensations. J'en ai fait deux sauts stables sur le concours, mais j'avais rarement vu un tel niveau en compétition qu'aujourd'hui.

Les JO, c'est plus grand que ce que vous imaginiez?

Ca reste un concours de saut à skis, finalement... La différence, c'est tout ce qu'il y a autour. Mais pour l'instant, je n'ai pas encore mis de mots sur tout ça. Il va falloir prendre du temps pour réaliser.

Comment expliquez-vous les différentes sensations d'un concours à l'autre?

Je crois que c'est beaucoup dû au fait que je suis un athlète qui travaille beaucoup avec la visualisation. Avec ce que j'ai fait dans le passé sur certains tremplins, comment j'avais ressenti ces tremplins... Mais honnêtement, ça fait longtemps que je n'ai pas sauté sur de nouvelles infrastructures. J'ai essayé de comparer chaque endroit avec ce que je connaissais déjà et peut-être que c'était mon erreur. Je n'ai pas laissé le lieu parler avec moi. Je lui ai un peu fermé son clapet et j'ai essayé de m'imposer à lui, sans vraiment l'écouter. C'est peut-être l'erreur que j'ai faite ici.

A quel moment vous êtes-vous dit ça, justement. Que ce n'était pas comme vous l'aviez visualisé et que ça allait être compliqué?

Il fallait bien le réaliser à un moment ou à un autre... Je pense que le plus tard, c'était après le concours sur le petit tremplin.

«Chaque tremplin de Coupe du monde est différent des autres. C'est ça qui est beau!»

Killian Peier

Ca changeait de vos habitudes sur la Coupe du monde?

Non, mais chaque tremplin de Coupe du monde est différent des autres. C'est ça qui est beau! Ca peut avoir l'air complétement pareil, mais ils ne se ressemblent pas. C'est là qu'il faut être fort, apprendre et ressentir rapidement ce qu'il s'y passe.

Et comment ça se travaille, ça?

Justement, c'est une chose qu'il faut encore que je bosse. On a vu ici que ma méthode de travail fonctionnait bien en Coupe du monde. Mais sur de nouveaux tremplins, il faut peut-être que je m'habitude, que je m'adapte et je n'ai pas encore de recette pour ça.

C'est surtout mental, donc.

Oui. Il faut vraiment placer son état d'esprit comme il le faut en arrivant sur place. Parce que quand on y est, c'est extrêmement difficile de faire ensuite des changements.

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