Les marins suisses ont soif de Rhum

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VoileLes marins suisses ont soif de Rhum

Cinq navigateurs helvétiques seront au départ le 6 novembre de la plus prestigieuse Transatlantique entre Saint-Malo et la Guadeloupe. C’est un record.

Grégoire Surdez
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Grégoire Surdez
La foule au cap Fréhel se réunit tous les quatre ans pour apprécier le départ des solitaires du Rhum.

La foule au cap Fréhel se réunit tous les quatre ans pour apprécier le départ des solitaires du Rhum.

Yvan Zedda

Les Suisses adorent le rhum. Ça tombe bien, puisque 2022 sera marquée par la Route du Rhum. Tous les quatre ans, cette course mythique réunit les meilleurs skippers solitaires et les bateaux les plus divers. Les prétendants de l’Atlantique avaient jusqu’au 31 mars à minuit pour déposer leur dossier de candidature assorti de leur taxe d’inscription. Entre Saint-Malo et Pointe-à-Pitre, la Route du Rhum Destination Guadeloupe s’annonce plus folle que jamais avec une participation record. Dans la foule des aspirants à la houle, cinq marins suisses sont inscrits. Sauf mauvaise surprise, ou manque de budget pour certains, ils devraient être retenus par la direction de course.

Cette participation helvétique est un record et en dit très long sur la vitalité de la voile hauturière dans un contexte global (Coupe de l’America, Sail GP) très dynamique. Jamais la Suisse n’a connu simultanément autant de projets sérieux et ambitieux. Voici donc la femme et les hommes qui porteront haut le drapeau rouge à croix blanche sur les pontons de Saint-Malo et qui, pour certains, pourraient rejoindre au palmarès le regretté Laurent Bourgnon.

Justine Mettraux

À 33 ans, la navigatrice de Versoix va entamer sa deuxième saison sur le circuit Imoca, qui réunit les monocoques de 60 pieds que l’on retrouve sur le Vendée Globe. Elle n’a pas encore annoncé sur quel bateau elle grimpera ni dans quelle structure. Des précisions sont attendues ces prochaines semaines. Mais il est acquis que la Versoisienne installée à Lorient depuis dix ans disposera d’un bateau très performant doté de foils. Grande spécialiste de la navigation en solitaire (Mini Transat, Solitaire du Figaro), elle fera parler d’elle sur cette épreuve taillée pour ses qualités.

Justine Mettraux est très à l’aise en solitaire.

Justine Mettraux est très à l’aise en solitaire.

TDG

Alan Roura

On ne présente plus le Genevois de 29 ans. Après une ascension régulière dans le monde de la voile, après deux Routes du Rhum, trois Transats Jacques Vabre, deux Vendée Globe, le jeune papa a pris une dimension toute différente depuis six mois. Il a tout d’abord acquis le plus racé des bateaux de la flotte Imoca, l’ancien Hugo Boss du Britannique Alex Thomson. Il a ensuite convaincu le plus prestigieux sponsor du plateau de le suivre dans cette nouvelle aventure jusqu’au départ du prochain Vendée Globe en 2024. Alan Roura et Hublot seront au centre de bien des attentions. Et le skipper saura-t-il tirer la quintessence de sa machine pour viser haut? Réponse le 6 novembre.

Alan Roura a le bateau et le sponsor pour briller.

Alan Roura a le bateau et le sponsor pour briller.

Vincent Curutchet

Simon Koster

Le professeur Tournesol de la voile suisse sera lui aussi de la partie à Saint-Malo. C’est lui qui a été choisi au sein du Rösti Sailing Team pour tenir la barre de Banque du Léman. Son compère Valentin Gautier lui a cédé le fauteuil sans regret. Le Zurichois sera parmi les favoris dans la très sélective classe 40, qui ne comptera pas moins de 45 concurrents. Mais tant sur la Mini Transat, en solo, que lors des deux dernières Transat Jacques Vabre, en duo avec Valentin Gautier, Simon Koster a démontré qu’il était de la classe des grands marins.

Simon Koster n’a pas que faim de calamar mais aussi de victoire sur Banque du Léman.

Simon Koster n’a pas que faim de calamar mais aussi de victoire sur Banque du Léman.

Banque du Leman

Jacques Valente

«Jack» est de retour. Ce n’est pas le 8e épisode de «Pirates des Caraïbes». C’est plutôt le deuxième chapitre de la belle histoire entre un homme qui navigue pour la bonne cause et une course qui lui permet de faire passer le message en s’ouvrant à des bateaux, dans la classe Rhum, d’un autre temps. Il y a quatre ans, Jacques Valente avait déjà ému le public avec son histoire pas comme les autres. Transplanté d’un rein après avoir passé à deux doigts de la mort lors d’une Mini Transat, il repart en mission pour dire que «oui, c’est possible». Après la classe 40 en 2020, il partira cette fois sur le multicoque classé au patrimoine maritime PiR2.

Jacques Valente repart pour une deuxième Route du Rhum.

Jacques Valente repart pour une deuxième Route du Rhum.

TDG

Ollie Heer

Zurichois et peu connu du grand public, il est celui dont le projet est le moins abouti pour le moment. Mais Ollie Heer a un parcours singulier puisqu’il vient de passer quatre ans au sein de l’équipe d’Alex Thomson, avec qui il a disputé la dernière Fastnet Race. Désormais, ce grand technicien et préparateur de bateau vise le Vendée Globe 2024. Il vient d’acquérir un Imoca. Un bateau de 2006 avec lequel il compte bien prendre le départ de la Route du Rhum. En 2023, il prévoit de transformer le monocoque en lui ajoutant notamment des foils.

Ollie Heer a fait ses gammes avec Alex Thomson et a envie de se faire un nom.

Ollie Heer a fait ses gammes avec Alex Thomson et a envie de se faire un nom.

Lloyd Image

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