RDCAprès des abus sexuels commis par des humanitaires, Bruxelles suspend ses financements à l’OMS
Une vingtaine d’employés de l’Organisation mondiale de la santé sont impliqués dans ces exactions commises pendant l’épidémie d’Ebola, de 2018 à 2020.

L’Organisation mondiale de la santé doit engager des poursuites judiciaires contre les auteurs des abus sexuels en République démocratique du Congo, demande la Commission européenne.
AFPBruxelles a temporairement suspendu ses financements pour les programmes de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en République démocratique du Congo (RDC) après les révélations sur des abus sexuels commis par plusieurs de ses employés dans ce pays, a annoncé, vendredi, un porte-parole, Balazs Ujvari. «Les conclusions du rapport de la commission indépendante publié par l’OMS, le 28 septembre, sont extrêmement graves. Les faits rapportés sont choquants!»
«La Commission a temporairement suspendu ses paiements et s’abstiendra d’accorder de nouveaux financements liés aux activités humanitaires entreprises par l’OMS en République démocratique du Congo», a-t-il ajouté. Les montants concernés totalisent un peu plus de 20 millions d’euros (près de 21,5 millions de francs). «Cette mesure n’affecte pas le financement de l’UE pour les opérations de l’OMS ailleurs.»
Vingt et un employés impliqués
«La Commission adopte une tolérance zéro à l’égard de toute allégation d’exploitation, d’abus et de harcèlement sexuels, et de toute autre forme d’inconduite de la part de membres d’organisations partenaires bénéficiant de fonds européens», a encore rappelé Balazs Ujvari.
Dans le rapport publié le 28 septembre, il est établi que 21 des employés de l’OMS au moment des faits, parmi 83 auteurs présumés d’abus sexuels, ont commis de telles exactions contre des dizaines de personnes en RDC pendant l’épidémie d’Ebola, entre 2018 et 2020.
Poursuites judiciaires demandées
«Nous attendons de tous nos partenaires qu’ils disposent de garanties solides pour prévenir de tels incidents inacceptables et qu’ils agissent de manière décisive dans de telles situations», a déclaré le porte-parole de l’exécutif européen. La Commission demande à l’OMS d’engager des poursuites judiciaires contre les auteurs de ces abus et apporte le soutien nécessaire aux victimes.
L’OMS a mis fin au contrat de quatre des 21 personnes directement impliquées qu’elle employait encore. Deux hauts responsables de l’organisation ont été placés en congé administratif.