Grève et manifIndexation 2023: Christelle Luisier inflexible
La présidente du Gouvernement vaudois ne paraît pas vouloir accéder aux demandes des syndicats pour augmenter l’indexation des salaires 2023. Nouvelles manifestations annoncées pour le 31 janvier.


La présidente du Gouvernement vaudois, Christelle Luisier Brodard.
Capture RTS«C’est la plus forte mobilisation de la fonction publique cantonale depuis plus de dix ans. Cela montre le niveau de colère et de détermination des salarié.e.s face au Conseil d’État». La Fédération syndicale s’est félicitée dans un communiqué publié lundi de la manifestation et de la grève qui ont touché durant la journée la fonction publique vaudoise. «Plus de 1’500 grévistes et plus de 4000 personnes ont manifesté dans les rues de Lausanne». Les syndicats contestent la faible indexation des salaires de la fonction publique vaudoise de 1,4% par rapport à l’augmentation du coût de la vie pour 2023.
Réponse «méprisante»
Les organisations syndicales (FSP, SSP et SUD) déplorent que le Conseil d’État ne veuille pas entrer en négociation. Le mouvement est reconduit pour une nouvelle journée de protestation, le 31 janvier. «La réponse de l’employeur est méprisante pour le personnel et ses organisations, notent les syndicats. La confusion des propos du gouvernement, mêlant des éléments budgétaires divers, doit être comprise comme une volonté de semer la confusion parmi la population sur la réalité des salaires de la fonction publique et du secteur parapublic».

La fonction publique a largement répondu lundi à l’appel des syndicats.
lematin.chSi le Conseil d’État refuse de revoir sa copie avec les syndicats, sa présidente, Christelle Luisier Brodard, est venue la défendre à l’heure du «19 h 30» sur la RTS. «Du côté du Conseil d’État, a-t-elle dit, mais aussi avec l’aval du Grand Conseil dans le cadre du budget, nous avons voulu une approche équilibrée qui tienne compte bien sûr de la question du renchérissement pour les collaboratrices et collaborateurs, mais aussi pour l’ensemble de la population».
Elle a rappelé que 180 millions de francs ont été ajoutés au budget de l’État pour l’indexation. Le canton défend une indexation partielle pour les plus hauts salaires de la fonction publique, «mais une compensation équivalente financièrement à la pleine indexation jusqu’à la classe 10 des salaires de l’État, soit jusqu’à 116 000 francs. On trouve dans ce cadre-là notamment les infirmiers, les agents de détention, ou encore les éducateurs de la petite enfance».
Des mesures complémentaires
La présidente défend une approche diversifiée pour maintenir le pouvoir d’achat: «Dans le cadre du budget, ce que nous avons voulu c’est aussi insister sur des déductions fiscales pour la classe moyenne et les familles à hauteur de 100 millions. Nous avons aussi indexé les régimes sociaux à hauteur de 2,5%, et puis nous avons maintenu, ce que ne connaissent pas d’autres cantons, un système qui est unique en Suisse avec les subsides à l’assurance-maladie avec un plafond des primes à 10% du revenu».
Des moyens pour le parapublic
Face à la pression de la rue ou à une détérioration du climat social dans le canton, elle assume la politique du gouvernement: «Nous voulons avec l’ensemble du Conseil d’État, trouver des solutions de consensus. (…) Et puis nous avons des priorités, nous savons qu’il y a des domaines dans lesquels nous sommes attendus, notamment les conditions de travail dans le domaine sanitaire, dans le domaine des institutions du social, donc dans le parapublic. C’est sur ces éléments-là, que nous allons mettre une priorité pour dégager des moyens par rapport à ces personnes qui en ont aussi besoin».