AgricultureUne hormone prélevée de manière cruelle bannie des élevages suisses
La filière animale ne veut plus de l’hormone PMSG prélevée au prix de graves maltraitances sur les juments afin de traiter les problèmes de fertilité chez les truies.


La filière animale suisse estime que l’utilisation de l’hormone PMSG, qui sert à traiter les problèmes de fertilité des truies, va à l’encontre des normes de bien-être animal dans l’agriculture helvétique.
USPBonne nouvelle pour la cause animale. En effet, l’Union suisse des paysans (USP) et Suisseporcs annoncent que les éleveurs ne pourront plus utiliser l’hormone PMSG pour traiter les problèmes de fertilité chez les truies. En effet, le produit est désormais banni et les vétérinaires ne pourront plus la prescrire, annoncent-ils lundi. La nouvelle exigence s’applique dès le 1er septembre à toute la viande issue des élevages inscrits à AQ-Viande Suisse, un programme qui couvre 95% des exploitations du pays. L’interdiction est valable pour toutes les catégories d’animaux.
Pas mieux en Islande
La découverte que la mise à disposition de l’hormone continue à se faire dans des conditions cruelles pour les juments (lire l’encadré) est à la base de cette décision, précisent les deux organisations. Prélever cette hormone en Islande plutôt qu’en Amérique du Sud n’a pas apporté l’amélioration escomptée, ajoutent-elles.
Avec l’Argentine et l’Uruguay, l’île nordique est en effet l’un des trois derniers pays au monde où cette pratique se fait encore. Mais en 2021, une vidéo d’associations pour le bien-être animal - Animal Welfare Foundation et Tierschutzbund Zürich – montrait elles aussi de violentes maltraitances envers les juments dans des exploitations. Ces révélations avaient choqué le pays. Les autorités avaient pris l’affaire très au sérieux et ouvert une enquête.
Dans de très rares cas
En Suisse, cette hormone n’a été utilisée que dans de rares cas jusqu’à présent, uniquement à des fins thérapeutiques et sur moins de 1% des truies mères, soulignent l’USP et Swissporcs. Il faut dire que l’utilisation d’hormones pour améliorer les performances n’a jamais été autorisée en Suisse, raison pour laquelle la viande indigène est exempte de tout résidu hormonal.
À noter que l’hormone PMSG a déjà fait l’objet d’une interpellation parlementaire en décembre 2015. L’ex-conseiller national vert Louis Schelbert avait notamment demandé si Berne pouvait l’interdire en Suisse. Le Conseil fédéral lui avait répondu en affirmant condamner les pratiques de prélèvement. Mais il estimait qu’une interdiction d’importer l’hormone était moins efficace que de responsabiliser les acteurs du marché.