BMXSimon Marquart: «Le général, c’est encore une autre dimension!»
Le pilote zurichois est devenu dimanche le premier suisse à remporter la Coupe du monde de BMX racing. Retour sur une saison d’exception.


Simon Marquart (au centre) a remporté le général de la Coupe du monde de BMX racing.
Swiss Cycling/Nico van DartelSimon Marquart, on imagine que vous avez dû bien célébrer votre 25e anniversaire lundi avec cette victoire historique au général de la Coupe du monde la veille?
Alors ce n’était pas une aussi grande fête que ce que j’aurais pu imaginer (Il rit). Il faut aussi dire que j’étais lessivé après cette saison. On a eu le vol de retour depuis la Turquie lundi et j’étais K.O après toutes ces émotions. Mais j’ai encore le temps de fêter!
Vous êtes le premier suisse vainqueur de la Coupe du monde de BMX. Quel est votre ressentiment par rapport à cet exploit?
C’est énorme! J’étais déjà le premier suisse à s’imposer en Coupe du monde cette saison lorsque j’ai gagné en mai à Vérone. C’était déjà un ressentiment incroyable. Mais le général, c’est encore une autre dimension. J’ai gagné trois victoires en Coupe du monde et ce titre récompense ma régularité. Mais je dois vous avouer que je n’ai pas vraiment encore eu le temps de prendre du recul sur ce que j’ai accompli.
Avant la dernière course de dimanche, vous comptiez 35 points de retard sur le Colombien Carlos Ramirez Yepes. Comment avez-vous abordé cette ultime étape à Sakarya (Turquie)?
Samedi, lors de la première course, j’étais assez stressé. C’était très serré au niveau du classement général et tout pouvait encore se passer. J’ai terminé 5e samedi et dimanche, je savais qu’il me fallait gagner la course pour remporter le général. C’est ce que j’ai fait: je n’ai pas trop réfléchi aux points et du coup j’ai pensé seulement à la victoire.
Votre première victoire en mai à Vérone a aussi permis à David Graf, qui tournait autour depuis dix ans, de remporter son premier succès à 31 ans et pour sa dernière saison en carrière…
Je pense que ma victoire a libéré David (Graf). Il a toujours été le meilleur suisse en BMX, il a été tout proche de gagner le général de la Coupe du monde mais n’a jamais réussi (ndlr: 2e du général en 2016, 3e en 2019). Cela devenait difficile pour lui mentalement parce que tout le monde l’attendait. Lui voulait être le premier suisse à gagner une Coupe du monde. Du coup, je suis convaincu que ma victoire l’a libéré et il s’est imposé pour la première fois le lendemain.
Comment expliquez-vous cette saison exceptionnelle du BMX Racing suisse?
L’équipe a profité de manière générale de ces deux premiers succès. Les autres Suisses, Cédric Butti et Renaud Blanc, ont réalisé aussi de bons résultats ensuite. Il y a une dynamique positive qui s’est créé dans cette équipe de Suisse. Et un était d’esprit de la gagne.

Le Suisse Simon Marquart a fait coupe double lors de la dernière épreuve de la saison dimanche à Sakarya (Turquie).
Swiss Cycling/Nico van DartelVous n’aviez jamais réussi à vous qualifier pour une finale en Coupe du monde et vous décrochez quatre podiums cette saison (3 victoires et une 2e place). Que s’est-il passé?
Oui, j’ai participé à toutes les finales cette saison. C’est une combinaison de plusieurs facteurs. Ce n’est pas lié au matériel, car je n’ai rien changé à l’inter-saison. Mais l’entraînement au Centre mondial du cyclisme à Aigle a été bénéfique pour moi. J’ai notamment commencé à rouler à l’entraînement avec le Néerlandais Niek Kimmann, champion olympique à Tokyo et champion du monde 2021. J’ai énormément appris de lui.
Cette victoire au général efface-t-elle la désillusion des Jeux de Tokyo, où vous aviez été éliminé dès les quarts de finale?
Oui totalement. Cette expérience olympique n’a pas été facile à vivre. Je réalisais une saison de rêve et à Tokyo, c’est la seule course où je n’ai pas bien roulé. Si on tire le bilan final, je ne peux que retenir le positif.
Et puis l’équipe de Suisse est jeune, le BMX racing a encore de belles années devant lui…
C’est clair. On est peu nombreux au niveau du nombre, mais nous avons quatre pilotes capables de monter sur le podium. Aussi chez les femmes avec Zoé Claessens qui n’a que 20 ans. La France a un immense réservoir mais n’est pas plus compétitif. C’est encourageant pour l’avenir, on sera là les prochaines saisons et aux Jeux de Paris en 2024.