Etats-Unis: Les données de 6000 migrants vulnérables divulguées

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États-UnisLes données de 6000 migrants vulnérables divulguées

Les données personnelles de 6000 demandeurs d’asile aux États-Unis ont été publiées sur un site du gouvernement, a admis mercredi le service d’immigration responsable de ce faux pas.

Des militants se rassemblent contre le financement de l’Immigration and Customs Enforcement (ICE), soit la police fédérale de l’immigration américaine, le 12 septembre 2022 à Washington DC.

Des militants se rassemblent contre le financement de l’Immigration and Customs Enforcement (ICE), soit la police fédérale de l’immigration américaine, le 12 septembre 2022 à Washington DC.

Getty Images via AFP

La police fédérale de l’immigration (ICE) a ainsi reconnu avoir publié lundi une liste comprenant les noms, le statut et le lieu de détention d’environ 6000 demandeurs d’asile sous sa garde, selon un communiqué. Le document a fuité «lors de mises à jour de routine» selon l’ICE, qui a assuré que cette erreur était «involontaire». Il est resté en ligne pendant cinq heures avant d’être effacé. «L’agence enquête sur cet incident et prend toutes les mesures rectificatives nécessaires», a-t-elle ajouté.

Mise en danger

La gaffe pourrait avoir de lourdes conséquences pour les personnes concernées. Selon le «Los Angeles Times», l’ensemble des migrants dont les données ont été publiées sont actuellement placés en rétention par l’ICE. Cela inclut des demandeurs d’asile fuyant des régimes autoritaires comme la Chine, la Russie ou l’Iran, ainsi que d’autres personnes menacées ailleurs par des organisations criminelles.

Cette fuite met ces migrants en grand danger, selon Blaine Bookey, la directrice juridique du Centre d’études sur le genre et les réfugiés de l’école de droit de l’Université de Californie, basée à San Francisco. «S’ils sont reconduits dans leur pays, ils risquent des représailles», s’est-elle indignée auprès de l’AFP. «Les membres de leur famille, ou leurs amis ou leurs collègues qui sont toujours dans le pays d’origine peuvent aussi faire l’objet de représailles.»

Le risque est d’autant plus grand que les migrants concernés sont détenus par la police de l’immigration, a-t-elle souligné. Ces personnes «n’ont pas de contrôle sur l’endroit où elles sont, et leurs informations et leur emplacement est maintenant dans ce document public», alors que certains gangs criminels n’hésitent pas à payer des gens pour mener des représailles en prison, s’est-elle inquiétée.

(AFP)

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