Football: Humeur: En Suisse, les équipes sont prêtes mais pas les stades

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FootballHumeur: En Suisse, les équipes sont prêtes mais pas les stades

Ce week-end, la reprise ne concernera que huit clubs en Super League. Faute de terrains disponibles, Lucerne et GC devront patienter. La proximité avec le 1er août provoquera un autre report. Typiquement suisse, non? 

Nicolas Jacquier
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Nicolas Jacquier
À Lucerne, les machines de chantier (comme ici à mi-juin) ont provisoirement remplacé les footballeurs pour y effectuer des travaux pas tout à fait encore terminés.

À Lucerne, les machines de chantier (comme ici à mi-juin) ont provisoirement remplacé les footballeurs pour y effectuer des travaux pas tout à fait encore terminés.

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Le 17 juin dernier, lorsque la Swiss Football League a sorti les calendriers de la nouvelle saison, tout le monde a pu jubiler, se réjouir du premier choc opposant ce samedi au Wankdorf un YB désireux de récupérer son titre à un FC Zurich qui entend conserver le sien (oui,  cela fait déjà saliver), réserver peut-être quelques dates pour imaginer un été de supporter…

C’était oublier que la reprise s’effectuera avec huit clubs de Super League seulement. Non en raison d’une réduction drastique du nombre d’équipes, mais bien par manque de stades disponibles en ce week-end de reprise.

Car oui, la Swissporarena, dont la pelouse a été entièrement refaite ces dernières semaines (un chauffage a également été installé), n’est pas encore suffisamment prête pour y accueillir des footballeurs, condamnant Lucerne et Grasshopper - qui auraient dû s’affronter dimanche en début d’après-midi - au chômage technique. 

Cinq affiches au lieu de quatre, le compte n’y est pas. Moralité, les équipes sont prêtes, ou du moins censées l’être, mais les stades, eux, ne le sont pas encore tous. Au moment où d’aucuns se gargarisent à parler de professionnalisme à outrance jusqu’à parfois nous bassiner, voilà qui fait un peu tache pour le coup…

Un concert au Letzigrund

Afin d’éviter une reprise partiellement tronquée, les responsables de la SFL ont certes songé à inverser la rencontre avant, pas de bol, de s’apercevoir que le Letzigrund était déjà occupé ce jour-là par un concert, en l’occurrence celui du groupe de punk-rock allemand Die Toten Hosen. Pas assez d’herbe d’un côté, un stade «réquisitionné» de l’autre, les joueurs de Mario Frick et ceux de Giorgio Contini en étaient quittes pour gentiment aller se rhabiller.

Mais ce n’est hélas pas tout. Bien avant de subir les aléas de la météo et de la pluie (ou de la neige), difficile à envisager par ces temps de canicule, le football helvétique va devoir encore jongler avec un deuxième match reporté, concernant à nouveau le FC Lucerne, lequel va ainsi prendre quelque retard à l’allumage. Le club résident de la Swissporarena ne pourra en effet pas inaugurer sa pelouse comme il prévoyait de le faire le 31 juillet en recevant Bâle lors de la 3e journée. 

Le football que l’on mérite

Cette fois, c’est un problème d’autorisations que les forces de l’ordre lucernoises ont refusé de délivrer qui en est l’apparente raison. Et en vertu de quoi? Compte tenu de la chaude réputation des turbulents fans du FC Bâle, la proximité avec la fête nationale du 1er août, qui fait craindre des débordements, est évoquée pour justifier le déplacement du match à une date restant à définir - et surtout à trouver.

Résultat des courses: Young Boys, Zurich, Servette et Sion, pour ne citer qu’eux, auront déjà disputé trois matches en juillet quand Lucerne n’en aura joué qu’un seul - Bâle et GC en seront pour leur part à deux parties chacun à la fin du mois.

Il en résultera un classement des plus boiteux, impossible à lire. Sans être nullement bien sûr la fin du monde, surtout en songeant à l’état de celui-ci, on ne peut s’empêcher de penser qu’on a le football que l’on mérite. Vous imaginez pareille gabegie en Bundesliga ou en Premier League anglaise? Nous, pas trop…

Voilà en tout cas qui prête à sourire au moment des trois coups du lever de rideau sur la saison 2022-2023. Quand bien même certains, au soir de la journée inaugurale, regretteront peut-être d’avoir pu jouer. Tant une semaine d’entraînement supplémentaire ne leur aurait sans doute pas fait de mal.

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