FootballLa métamorphose d’Arsenal
Arsenal a commencé sa saison en trombe, lui qui occupe en solitaire la tête de la Premier League. Plusieurs raisons se cachent derrière la forme idyllique de l’équipe londonienne.

Gabriel Jesus est intenable en ce début de saison.
AFPArsenal vit un début de saison parfait. Avec quatre victoires en autant de matches, les «Gunners» trônent seuls au sommet de la Premier League. Même le Manchester City de Pep Guardiola ne fait pas aussi bien. Ce démarrage explosif, comment l’expliquer?
Les recrues
Ces dernières années, Arsenal a souffert d’un déficit de qualité. Avec les arrivées d’Oleksandr Zinchenko et de Gabriel Jesus, les «Gunners» retrouvent des joueurs de premier plan. Sur les premières journées de championnat, les deux recrues phare du mercato nord-londonien ont déjà montré le ton. Jesus marche sur l’eau (elle est facile) avec deux buts et trois passes décisives en deux matches.
Au-delà même de l’aspect comptable, le Brésilien est un vrai atout dans le jeu de son équipe, notamment par sa qualité de percussion et ses dribbles. Libéré des strictes exigences collectives de City en attaque, il n’a jamais autant dribblé depuis son arrivée en Premier League que cette saison (2,63 dribbles par 90 minutes).
Sur le côté gauche, Zinchenko a eu un impact immédiat dans l’animation de sa nouvelle équipe. Un petit système offensif s’est par ailleurs mis en place autour de l’Ukrainien. Comme Guardiola, Mikel Arteta utilise le joueur dans un rôle de milieu en phase offensive, dans le but de profiter de sa qualité technique.
En conséquence, cela demande à Xhaka de monter d’un cran et de passer plus de temps proche de la surface adverse. Ce rôle-là, le capitaine de la Nati le remplit de façon tout à fait satisfaisante, monopolisant l’attention de plusieurs adversaires à la fois et octroyant ainsi à Gabriel Martinelli des espaces bienvenus. Martinelli est alors dans une situation idoine pour provoquer la défense adverse. Voilà pour le point tactique. Mais il n’y a pas que ça.
À Manchester, Zinchenko et Jesus ont empilé des titres à la pelle: 11 trophées chacun. Les deux anciens de City connaissent le goût de la victoire et, surtout, tous les efforts à déployer pour se parer d’or. Dans un effectif caractérisé par son extrême jeunesse (avec 24,4 ans de moyenne d’âge, le groupe d’Arteta est le plus jeune de Premier League pour la deuxième saison consécutive), cette expérience de la gagne a une valeur inestimable.
Enfin, que dire de William Saliba? Dès son premier match avec Arsenal, l’ancien Olympien a convaincu l’Angleterre entière. Bon dans l’anticipation, dans les duels aériens, serein balle au pied, Saliba rayonne. «J’ai été considérablement impressionné par lui. Il m’a rappelé le jeune Rio Ferdinand», s’est par exemple enflammé Gary Neville à l’issue de la journée d’ouverture contre Crystal Palace.
Le projet
Les pensionnaires de l’Emirates ont un projet crédible et ça se voit. Finis les recrutements dénués de sens pour faire plaisir à des agents, la direction sportive emmenée par Edu s’est mise à miser sur des jeunes depuis l’arrivée d’Arteta, avec un vrai succès: Ramsdale, White, Odegaard, Saliba, Martinelli, Magalhães, Tierney, sans oublier les joueurs formés au club que sont Saka et Smith-Rowe. À Hornsey Road, ces jeunes entendent s’inscrire dans la durée et tout le monde rame dans la même direction. Par le passé, ça n’a de loin pas toujours été le cas, le vestiaire londonien peuplé par plusieurs individus pas forcément très concernés…
Petit à petit, Arteta fait grandir ses joueurs, façonne leur compétitivité, développe l’unité de son groupe. Souvent irrégulière, cette équipe commence à montrer des signes encourageants de constance. En d’autres termes, ces moments du match où les cerveaux se mettent sur pause sont devenus plus rares. Samedi contre Fulham, les leaders de Premier League ont réussi à produire du jeu de façon continue durant 90 minutes, malgré les frustrations occasionnées par les renvois incessants de Bernd Leno et de la défense des «Cottagers».
Si les Canonniers entendent accrocher ce fameux top 4, synonyme de retour en Ligue des Champions après six ans, impossible de passer la saison à faire les montagnes russes (attraction dont les «Gunners» sont devenus un peu trop friands ces dernières saisons).
Le calendrier
Rien ne sert de l’occulter, ce début de saison rêvée de cet AFC tient pour partie à la bénévolence du calendrier à leur égard. Sur les quatre premières journées, les hommes de «Super Mik Arteta» ont affronté deux promus (Bournemouth et Fulham) tout en faisant face à domicile à un Leicester en perdition. Le premier gros test aura lieu contre Manchester United le 4 septembre.