Hockey sur glace: Une belle victoire, mais des interrogations pour le LHC

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Hockey sur glaceUne belle victoire, mais des interrogations pour le LHC

Les Vaudois ont remporté une troisième victoire de rang samedi soir à Zurich (1-3), en National League. Ils ont encore trois matches à disputer avant la pause internationale et Geoff Ward a plusieurs cas à régler.

Chris Geiger
par
Chris Geiger Zurich
Eetu Laurikainen a enchaîné avec brio une troisième titularisation devant le filet lausannois.

Eetu Laurikainen a enchaîné avec brio une troisième titularisation devant le filet lausannois. 

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La double confrontation victorieuse du week-end dernier contre Langnau n’a donc pas été qu’un feu de paille pour Lausanne. Les cinq points obtenus par les Vaudois face aux Emmentalois ont été suivis une semaine plus tard par un joli succès de prestige sur la glace de Zurich (1-3), samedi soir à la Swiss Life Arena. La formation dirigée par Geoff Ward pointe, malgré tout, toujours en avant-dernière position au classement de National League, à quatre points de la barre et des Tigres, qui comptent toutefois un match de plus au compteur.

L’entraîneur canadien des Lions peut néanmoins se réjouir de cette série positive car elle a amené son lot de satisfactions et de réponses: oui, le LHC sait se montrer solide et bien en place défensivement (cinq buts encaissés en trois matches). Il sait aussi souffrir sans rompre, en affichant un bel état d’esprit et une grande solidarité sur la glace. Depuis trois sorties, il est aussi capable d’aller «là où ça fait mal», de marquer des buts de raccroc et de témoigner d’une certaine efficacité. Plus inespéré encore, l’équipe vaudoise sait faire preuve de discipline (huit pénalités mineures écopées).

Le revers de la médaille à ces trois victoires? Le technicien ontarien et le reste du coaching staff lausannois ont désormais d’autres «soucis» à régler. Ou, du moins, d’autres questions auxquelles trouver des réponses. Ils ont une semaine et trois matches (Berne, Davos, Ajoie) avant la pause dédiées aux équipes nationales pour se faire un avis plus tranché.

Laurikainen ou Punnenovs?

Une gêne au bas du corps avait privé Ivars Punnenovs d’affronter son ancienne équipe le week-end passé. Le forfait du gardien letton à licence suisse avait permis à Eetu Laurikainen d’enfin débuter sous ses nouvelles couleurs et de découvrir le championnat de Suisse. Auteur de deux prestations propres face aux Emmentalois, le portier finlandais a logiquement été reconduit une troisième fois par le staff technique du LHC samedi soir à Zurich, où il a conquis un nouveau succès.

Avec un blanchissage, un taux de 92,19% d’arrêts et une moyenne de 1,65 buts encaissés sur ses trois premières apparitions, le No 41 des Lions a certainement surpassé les attentes de Geoff Ward. Suffisamment pour être considéré aux yeux du Canadien de 60 ans comme le nouveau gardien titulaire? «Non, je ne pense pas qu’on puisse dire que Laurikainen soit désormais notre numéro un, réfute-t-il. Il joue très bien actuellement, est très propre dans ses interventions et a réussi quelques gros arrêts. Il a été bon, mais on a aussi une très grande confiance en Punnenovs. On apprécie simplement le fait d’avoir deux bons gardiens.»

Car les récentes bonnes performances de l’ancien dernier rempart du JYP ne doivent pas faire oublier la bonne saison disputée jusqu’alors par Ivars Punnenovs, qui a souvent surnagé dans le marasme collectif lausannois. Le natif de Riga, sous contrat jusqu’en 2027 avec le club de la Vaudoise aréna, est le seul Lion à avoir répondu aux attentes depuis le début de l’exercice. Ses 91,17% d’arrêts en 31 titularisations et près de 1800 minutes jouées en sont la preuve. 

À terme, Geoff Ward et Cristobal Huet devront sans doute établir une hiérarchie claire.

Comment utiliser Sidler?

Débarqué durant l’été en provenance de Zoug Academy (Swiss League), l’espoir alémanique Dario Sidler n’a manifestement pas encore trouvé sa place au sein de l’alignement du LHC. Le défenseur de 19 ans a pris part à 33 rencontres de National League, mais il n’a accumulé que 247 minutes de jeu (7,5 minutes par match en moyenne). 

Le jeune homme a un talent indéniable, mais il n’est certainement pas à la meilleure adresse pour le démontrer. Sa gestion est d’ailleurs questionnable depuis son retour du Championnat du monde M20. Buteur contre FR Gottéron le 7 janvier pour sa rentrée, l’arrière a été «récompensé» par le coaching staff avec un temps de jeu franchement dérisoire (2’42 contre les Dragons, 7’11 contre Kloten, 1’47 à Ambri).

L’international suisse juniors, régulièrement aligné en avantage numérique, a finalement reçu sa chance lors de la double confrontation face à Langnau en intégrant le top 6 défensif aux côtés d’Igor Jelovac au détriment du décevant Aurélien Marti.  Complètement à l’envers lors du premier tiers disputé à l’Ilfis samedi dernier, Dario Sidler n’a pas été «benché» par son entraîneur et a terminé la partie avec un temps de jeu de 13’20. Louable. 

Une semaine plus tard, sur la glace zurichoise, le petit arrière (1,71 m; 75 kg) est à nouveau titularisé dans l’un des trois premiers blocs défensifs. Il est dans son match, à l’instar de tous ses coéquipiers. Mais le No 55 du LHC se fait rapidement «couper» par le staff technique, au point de jouer uniquement en power play. Incompréhensible.

Quelle logique se cache derrière cette manœuvre? Cette dernière va-t-elle saper le moral du défenseur? Difficile d’y répondre. En revanche, il semble assez clair que le passage «bout du banc – grandes responsabilités en supériorité numérique» n’est pas optimal. Ceci explique peut-être que Lausanne est, avec 17,07% de réussite, l’antépénultième équipe de la Ligue dans l’exercice.

Un problème Kovacs?

Un top scorer pas convoqué deux fois de suite par son entraîneur: c’est un cas suffisamment rare pour être relevé. Robin Kovacs, puisque c’est de lui qu’il s’agit, n’a pas été du voyage tant à Langnau qu’à Zurich. Le Suédois, annoncé surnuméraire, était «dans le rouge» selon les informations glanées samedi passé à l’Ilfis. Soit. Mais à ce stade de la saison, et pour un match aussi capital, le No 23 du LHC aurait certainement pu serrer les dents sachant que le prochain rendez-vous de son équipe était agendé une semaine plus tard.

Là encore, curieusement pas de trace de l’attaquant de 26 ans. Incapable de trouver la faille depuis 9 décembre dernier et un but à Rapperswil (10 matches, 3 assists), ce dernier paie-t-il sa période de disette? Ou plutôt son attitude parfois irritable sur la glace? Car le natif de Stockholm est certes élégant sur la glace, mais il ne donne pas l’impression de vouloir s’arracher. 

Cette pause forcée va-t-elle piquer et relancer Kovacs, lui qui n’avait raté aucune des 38 premières rencontres de la saison? Il semble en tout cas y avoir une place à prendre au sein de l’alignement des Lions. En ce sens, l’étranger le plus en danger est certainement Daniel Audette, encore une fois en retrait sur la glace de la Swiss Life Arena. Avec Cory Emmerton blessé et Richard Panik indésirable (il n’a plus joué depuis le 23 décembre), voilà la seule incertitude au rayon des joueurs importés à régler pour Geoff Ward. 

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