Canada: Inculpé pour avoir voulu renverser le gouvernement haïtien

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CanadaInculpé pour avoir voulu renverser le gouvernement haïtien

La police canadienne a annoncé jeudi l’inculpation d’un Québécois accusé d’avoir voulu renverser le gouvernement de Jovenel Moïse, sans qu’il ne soit lié à l’assassinat de ce dernier.

Image d’archive de Jovenel Moïse.

Image d’archive de Jovenel Moïse.

AFP

La Gendarmerie royale du Canada (GRC) indique que l’homme de 51 ans prévoyait «d’exécuter une révolution armée en Haïti pour ultimement prendre le pouvoir». Le suspect, Gérald Nicolas, aurait «pris des actions concrètes» en se rendant notamment en Haïti et en mettant sur pied un groupe armé visant à préparer «un coup d’État».

Alertée en juillet 2021 par les autorités locales d’«activités suspectes», la GRC a arrêté le Québécois en novembre de la même année après avoir perquisitionné son domicile, a indiqué à l’AFP le sergent Charles Poirier. Le suspect a ensuite été libéré alors que l’enquête se poursuivait.

Hormis ses voyages en Haïti, «M. Nicolas s’est rendu dans plusieurs pays d’Amérique du Sud et d’Amérique centrale pour recruter des combattants et obtenir des financements et des armes», a ajouté l’officier. «Il n’a toutefois pas réussi à se procurer ces armes», a-t-il souligné.

Il dément

Toujours en liberté, Gérald Nicolas doit comparaître devant la justice québécoise le 1er décembre où il fera face à trois chefs d’accusation, dont ceux d’avoir quitté le Canada pour «faciliter une activité terroriste» et d’avoir fourni «des biens à des fins terroristes».

Pour sa part, Gérald Nicolas dément catégoriquement ces accusations, expliquant que tout aurait été inventé par «vengeance» par une femme avec qui il aurait eu une relation.

«Elle a monté tout un scénario comme quoi j’étais un terroriste» auprès de la police, a indiqué le suspect à l’AFP, ajoutant que les policiers auraient «fait beaucoup de zèle». Il explique qu’il voulait simplement «conscientiser les Haïtiens» en créant un groupe de discussion sur Facebook avec d’autres Haïtiens «pour qu’ils puissent prendre leur destin en main» et non attendre que «l’Occident débarque».  «Je n’ai jamais voulu faire de mal à personne» et «il n’y a pas de groupe terroriste», ajoute l’homme qui dit être d’origine haïtienne.

«M. Nicolas est très clair quant au fait qu’il n’a rien fait, qu’il n’a rien à se reprocher, que ce sont des accusations qui sont infondées», a affirmé son avocat, Tiago Murias, ajoutant que son client comptait «plaider non coupable».

«Coïncidence»

Les autorités ont toutefois précisé que cette enquête n’était pas en lien avec l’assassinat du président Jovenel Moïse en juillet 2021 par un commando armé dans sa résidence près de la capitale Port-au-Prince.

La proximité entre le projet de coup d’État de Gérald Nicolas et l’assassinat du président «pourrait être une coïncidence», a déclaré Charles Poirier, ajoutant que la police n’avait trouvé «aucune preuve suggérant un lien entre les deux».

Le pays des Caraïbes est englué depuis des années dans une profonde crise économique, sécuritaire, politique et l’assassinat du président Moïse a profondément aggravé la situation, avec une emprise de plus en plus forte des gangs. La population fait également face à une nouvelle épidémie de choléra, trois ans seulement après avoir éradiqué une précédente épidémie de cette maladie qui avait fait plus de 10’000 morts.

(AFP)

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