Sextape au musée de l’islam: deux condamnations

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Deux prévenus qui ont fait chanter un musulman influent avec la vidéo de son infidélité ont été jugés.

Vincent Donzé
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Vincent Donzé
Le jugement a été prononcé à La Chaux-de-Fonds.

Le jugement a été prononcé à La Chaux-de-Fonds.

lematin.ch/Vincent Donzé

Pour avoir placé une femme dans les bras d’un musulman marié et menacé de diffuser les images de leurs ébats, deux maîtres chanteurs ont été reconnus coupables d’extorsion, de chantage et de violation du domaine privé par le Tribunal de police des Montagnes et du Val-de-Ruz.

Un responsable au Musée des civilisations de l’Islam à La Chaux-de-Fonds avait été filmé à son insu à l’automne 2020. Après avoir touché un versement de 4300 francs, les deux prévenus avaient fait monter la rançon à 20’000 francs. C’en était trop, la victime du chantage a fini par porter plainte.

Titre de transport

Onze mois après l’audience, le Tribunal de police a tranché, rapporte la radio «RTN». Le premier prévenu était Absent à l’audience. Il avait organisé la venue – de Clermont-Ferrand à La Chaux-de-Fonds – de la femme qui a servi d’appât, comme l’atteste un titre de transport retrouvé sur son smartphone. Il avait avoué qu’il voulait se venger de son chef spirituel qui, selon ses dires, l’avait fait travailler sans le rétribuer.

Après un séjour en hôpital psychiatrique, le maître chanteur est retourné en Égypte un an après le tournage de la sextape. Verdict par contumace: sept mois de prison avec sursis pendant deux ans.

Motivé par l’appât du gain, le second prévenu niait toute implication. Il écope d’une peine pécuniaire de 160 jours-amendes à 80 francs, soit un total de 12’800 francs assortis d’un sursis de deux ans, ainsi qu’à 1000 francs d’amende. L’identité de la jeune femme d’une vingtaine d’années qui s’était présentée au musée sous un faux nom n’a pas été établie.

Influente et connue

Selon son avocat, l’homme piégé était «une personne très influente et connue chez les Frères musulmans», selon des propos rapportés par le média «ArcInfo». L’avocat du plaignant a précisé que selon la charia, les ébats filmés constituaient une infraction gravissime à la loi islamique.

«Même s’il s’agit d’un acte consenti, c’est considéré comme de la fornication, et c’est puni de lapidation, donc de peine de mort», avait précisé lors de l’audience l’avocat de l’accusation, cité par «ArcInfo». Pendant l’enquête, le plaignant a été décrit comme ayant «des mœurs inadmissibles avec les femmes». Il a admis durant son audition avoir des «comportements inappropriés», comme toucher les fesses d’une femme de ménage.

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