Missiles nord-coréens: Le silence «forcé» du Conseil de sécurité est «dangereux»

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Missiles nord-coréensLe silence «forcé» du Conseil de sécurité est «dangereux»

Les États-Unis ont dénoncé lundi le silence «forcé» et la «dangereuse» inaction du Conseil de sécurité après les tirs de missiles de la Corée du Nord.

L’ambassadrice américaine à l’ONU Linda Thomas-Greenfield le 20 février 2023 à New York.

L’ambassadrice américaine à l’ONU Linda Thomas-Greenfield le 20 février 2023 à New York.

Getty Images via AFP

«Face à des lancements sans précédent l’an dernier, deux membres permanents nous ont forcés au silence malgré les violations répétées de la Corée du Nord», a déclaré l’ambassadrice américaine à l’ONU Linda Thomas-Greenfield, en référence aux vétos de la Chine et de la Russie en mai dernier contre une résolution imposant de nouvelles sanctions contre Pyongyang. «Sur ce sujet vital, le silence conduit à l’inutilité», a-t-elle ajouté lors d’une réunion d’urgence du Conseil après de nouveaux tirs de missiles ces derniers jours par la Corée du Nord.

«L’absence d’action du Conseil est plus que honteuse, elle est dangereuse», mais cet «échec» à agir qui «encourage» la Corée du Nord à ces tirs «sans crainte de conséquences», «n’est pas collectif, il est spécifique», a-t-elle insisté.

«La réalité est que ceux qui protègent la Corée du Nord des conséquences de ces tests (…) mettent l’Asie et le monde entier en danger», a-t-elle indiqué, estimant que grâce aux sanctions votées par le Conseil en 2017, Pyongyang «s’était abstenu de provocations majeures pendant près de cinq ans.

«Si deux États membres continuent d’empêcher ce Conseil d’exercer son mandat, nous pouvons nous attendre à ce que la Corée du Nord continue avec défi à développer et tester ces armes», a ajouté l’ambassadrice, indiquant que les États-Unis allaient malgré tout proposer l’adoption d’une déclaration du Conseil condamnant ces activités nord-coréennes.

Règles du jeu

Plusieurs autres membres du Conseil ont exprimé les mêmes condamnations des tirs nord-coréens. «Si nous gardons le silence par peur de nouvelles provocations, cela ne fera qu’encourager ceux qui enfreignent les règles à écrire les règles du jeu comme ils le souhaitent», a souligné l’ambassadeur japonais Ishikane Kimihiro.

«Il faut regarder les choses en face. L’escalade actuelle est dangereuse. Et la question est très simple: ce Conseil peut-il accepter que la Corée du Nord devienne un État nucléaire?» a ajouté le Français Nicolas de Rivière.

Les dernières manifestations d’unité du Conseil de sécurité remontent à 2017. Sous l’administration du républicain Donald Trump, les États-Unis avaient fait adopter à l’unanimité au Conseil de sécurité trois résolutions imposant trois séries de sanctions économiques lourdes à Pyongyang après des essais de missiles et nucléaire.

(AFP)

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