ArmesLa Syrie a le plus grand nombre de victimes de mines
Mercredi, l’Observatoire des mines a publié son rapport, précisant les régions les plus touchées par le phénomène. Et le pays en tête n’est plus l’Afghanistan.

La Syrie a pour la première fois enregistré l’an dernier le plus grand nombre de victimes de mines, devant l’Afghanistan, selon le rapport annuel de l’Observatoire des mines, une coalition d’ONG, publié mercredi.
Pour la première fois depuis que l’Observatoire des mines a commencé son suivi en 1999, le plus grand nombre de victimes annuelles a été documenté l’an dernier en Syrie (2729 morts et blessés), pays non-signataire du traité d’interdiction des mines. Jusqu’à présent, l’Afghanistan et la Colombie, deux pays signataires du traité, se trouvaient en tête du classement.
«Mines improvisées»
Dans son rapport, l’Observatoire précise, concernant la Syrie, n’avoir pas «documenté ou confirmé, pendant la période considérée, l’utilisation de mines antipersonnel par les forces gouvernementales syriennes ou les forces russes participant à des opérations militaires conjointes en Syrie».
«Les groupes armés non étatiques en Syrie ont probablement continué à utiliser des mines terrestres improvisées, comme les années précédentes, mais l’accès limité (…) au territoire sous le contrôle des groupes armés non étatiques a rendu difficile la confirmation d’une nouvelle utilisation» de mines, ajoute-t-il.
Le traité d’interdiction des mines fait partie du droit international depuis 1999 et compte aujourd’hui 164 États parties. Il interdit l’utilisation de mines terrestres qui explosent par contact humain, ainsi que les engins explosifs improvisés (EEI) qui peuvent être activés par la présence, la proximité, ou le contact d’une personne.
54 États et autres territoires touchés
En 2020, des victimes ont été identifiées dans 54 États et autres territoires, dont 38 États parties au traité. Selon l’Observatoire, un seul État – la Birmanie, pays non-signataire - a utilisé des mines antipersonnel au cours de la période documentée par le rapport de la mi-2020 à octobre 2021.
Pendant cette même période, des groupes armés non étatiques ont utilisé des mines antipersonnel dans au moins six pays: Afghanistan, Colombie, Inde, Birmanie, Nigeria et Pakistan. D’autres cas d’utilisation présumée en 2020 n’ont pas pu être confirmés par l’Observatoire.
Pour la sixième année consécutive, 2020 a enregistré globalement un nombre extrêmement élevé de victimes de mines, dont certaines de type improvisé, ainsi que de restes d’armes à sous-munitions et d’autres restes d’explosifs de guerre (REG), révèle le rapport.
Restrictions liées à la pandémie
Selon l’Observatoire, au moins 7073 victimes de mines/REG ont été recensées (contre 5853 en 2019 et 3456 en 2013, le plus bas jamais enregistré). Sur ce total, 2492 ont été tuées et 4561 ont été blessées. Les civils représentaient la très grande majorité des victimes.
Par ailleurs, selon Loren Persi, qui a participé à la rédaction du rapport, «les progrès en matière d’assistance ont freiné dans de nombreux pays, et les restrictions liées à la pandémie signifient qu’un soutien accru doit être apporté au travers de soins, de services de réhabilitation, et de moyens de subsistance adéquats».