VotationsDanger d’avalanches de bulletins nuls en Valais
L’introduction d’un système antifraude a causé l’invalidation de milliers de votes lors des deux dernières votations fédérales. Le canton tente de réagir pour celles du 28 novembre.


Les Valaisannes et les Valaisans sont priés de ne pas oublier l’étiquette de validation.
françois melillo«Votez, collez et signez!» Tel est le nouveau mot d’ordre du Service cantonal des affaires intérieures et communales en Valais et de son chef Maurice Chevrier. La situation est inquiétante, mais pas désespérée. Pour les votations fédérales du 28 novembre, la population valaisanne est appelée à faire preuve d’une plus grande discipline. Chacun ou chacune doit signer sa carte de vote, comme avant, mais ne doit pas oublier de coller l’étiquette personnelle, envoyée en nombre par courrier il y a plusieurs mois.
Un système inviolable
Ce système de double identification a été introduit à la suite d’une fraude dans le Haut-Valais lors des élections cantonales de mars 2017. Un sympathisant de l’UDC avait subtilisé des enveloppes de vote dans des boîtes aux lettres. Il avait multiplié les votes par correspondance en faveur de son parti au point de fausser la répartition des sièges au Grand Conseil. Pour éviter que pareille entorse à la démocratie se reproduise, le canton a réfléchi à un système inviolable. Celui de l’étiquette a été retenu. Malheureusement, ce qu’aucuns craignaient, la proportion de bulletins nuls a pris l’ascenseur.
Lors des votations fédérales du mois mars dernier, les autorités valaisanes avaient compté environ 1,4% de bulletins nuls, qui représentaient environ 1700 votes. En juin, après l’introduction de l’étiquette, cette proportion est passée à 3,5% pour 4800 votes. En septembre dernier, cela s’est encore aggravé avec 4,4%, représentant 5100 votes.
«Patience et abnégation»
Le canton a sorti 29 000 francs pour faire une campagne d’information dans la perspective des votations du 28 novembre. Maurice Chevrier a précisé sur les ondes de «Rhône FM»: «Nous avons transmis à chaque commune un constat individuel et des conseils. Il leur appartient ensuite de sensibiliser leurs habitants ou non». L’avenir du système est-il menacé si l’on ne parvient pas à régler ce problème? «Il faut faire preuve de patience et d’abnégation, répond-il. Toute chose nouvelle nécessite son temps d’adaptation. Lors de l’introduction du vote par correspondance aussi il y avait eu une hausse du taux de bulletins nuls, mais ce serait aujourd’hui une hérésie de l’avoir abandonné».