Automobilisme: Mercedes: «Les erreurs vont être corrigées»

Entre Gianpiero Lambiase, l’ingénieur de Max Verstappen, et le pilote néerlandais, l’entente est parfaite, la complicité rarement atteinte en Formule 1.

À Suzuka, juste avant la séance de qualification, l’ingénieur a suggéré le chrono idéal qu’il pensait à la portée du champion du monde: «Il me semble qu’on pourrait tenter un chrono dans les 1 minute 28, ce serait sympa», a lâché Lambiase.

«Défi relevé: je vais jeter la voiture dans les virages», a rétorqué le pilote. «Hem. Ne la casse pas, tout de même», s’est inquiété l’ingénieur.

À la fin des qualifications, après un premier chrono de 1'29''012 (qui lui aurait largement suffi pour partir en pole position), Max Verstappen a repris la piste, rien que pour grignoter quelques millièmes par-ci par-là pour relever le défi de son ingénieur. Il a terminé avec 1'28''877, qui correspondait à la prédiction de Gianpiero Lambiase. On s’amuse comme on peut.

Un chrono du champion du monde qui écrasait la concurrence. Derrière, son premier adversaire, Oscar Piastri sur McLaren, est largué à plus d’une demi-seconde (un gouffre à l’échelle de la Formule 1), alors que les Ferrari sont plus loin encore: Charles Leclerc accuse un retard de près de sept dixièmes sur la Red Bull, et Carlos Sainz de près d’une seconde. Ouch!

«Cette différence, c’est complètement fou, reconnaît Charles Leclerc. Nous savions que nous ne serions pas les plus forts sur ce circuit, surtout au premier secteur, c’est là que nous perdons le plus de terrain. Pourtant, je suis très content de mon tour, j’ai tiré tout ce que je pouvais de la voiture, je n’aurais pas pu aller plus vite.»

Carlos Sainz, son équipier, le vainqueur de dimanche dernier, disait avoir choisi une voie hasardeuse pour ses réglages. «Je savais que nous serions moins bien, alors j’ai tenté quelque chose vendredi, mais ça n’a pas fonctionné. Je suis revenu en catastrophe à des réglages standards, mais j’ai perdu un peu de temps.» Il est classé sixième sur la grille, juste devant les Mercedes.

Après avoir dominé la Formule 1 pendant huit saisons, de 2014 à 2021, l’écurie Mercedes vit sa deuxième saison «sans».

Depuis l’introduction de l’effet de sol, l’an dernier, l’écurie de Lewis Hamilton et de George Russell peine à retrouver sa compétitivité habituelle. La W14, cette saison, ne vaut guère mieux que la W13 de l’an dernier.

Mais chez Mercedes, on promet que c’est terminé! Andrew Shovlin, le patron des ingénieurs d’exploitation, a expliqué les buts poursuivis pour 2024. «Lewis et George partagent exactement le même constat sur la voiture», explique «Shov». «On sait ce qui ne va pas. Elle n’est pas assez stable, et ils n’osent pas la jeter dans les virages rapides, par crainte de perdre l’arrière. Dans les journaux, on lit ici ou là qu’ils ne sont pas d’accord sur ce qu’il faut faire. C’est totalement faux: ils sont exactement alignés sur les domaines à améliorer. On s’en rend aussi compte en analysant les relevés GPS des autres monoplaces, qui permettent de voir comment les autres négocient les virages, où ils freinent, etc. Nous avons une image exacte de ce qu’il faut faire. Et nous n’allons pas nous attarder sur les concepts de cette saison. On va tout reprendre à zéro, on veut faire un immense saut en avant pour jouer les victoires et le titre la saison prochaine.»

Tout cela est bien beau… sauf que chez Ferrari, on tient exactement le même discours: la Scuderia affirme savoir ce qu’il faut changer sur sa voiture pour gagner en 2024.

Sans compter que les Red Bull vont elles aussi progresser. Il va y avoir beaucoup de monde sur les premières marches des podiums, l’an prochain!