Bande dessinée: les auteurs d’IRS étincellent dans un récit d’aventure vintage

Publié

Bande dessinéeLes auteurs d’IRS étincellent dans un récit d’aventure vintage

Desberg et Vrancken, créateurs de l’agent du fisc Larry Max, changent de genre avec un curé Indiana Jones enquêtant sur le ralliement du peuple juif à l’Empire romain.

Michel Pralong
par
Michel Pralong

La bande-annonce des «Enfants du ciel».

Éditions Daniel Maghen

Depuis 1999, le scénariste Stephen Desberg et le dessinateur Bernard Vrancken sortent régulièrement des albums de leur série «I.R.S», racontant les aventures de Larry Max, agent (très spécial) du fisc américain. On y baigne dans l’univers du luxe californien, les femmes que croise l’enquêteur ayant toutes un physique aussi parfait que le sien. L’ambiance colle à un design un peu froid, du chic sur papier glacé.

Changement total de décor avec leur nouvel album, «Les enfants du ciel». Le duo y laisse éclater son talent, Desberg inventant une quête digne d’un Indiana Jones. Un archéologue, dont la femme a été tuée par un officier fasciste de Mussolini, ne peut échapper aux chemises noires qu’en se faisant ordonner prêtre. L’Église lui fait fuir l’Italie pour l’Égypte afin d’enquêter sur l’histoire de deux hommes, amis lors de l’occupation romaine de la Palestine au début de notre ère, mais qui ont chacun choisi un camp différent.

Sur sa route, le héros va croiser une belle juive allemande ainsi qu’un jeune Palestinien qui cherche à venger son frère. Le scénario mêle habilement espionnage, aventure et histoire, remontant aux fondements même d’Israël et évoquant notamment la résistance juive face aux Romains à Massada. Au cœur de tout cela, les écrits de l’historien Flavius Josèphe, considéré comme source principale de l’histoire des Judéens au premier siècle. Avec ses 184 pages, le récit prend le temps nécessaire qu’il lui faut pour se développer. C’est très classique, voire vintage, mais c’est tant mieux.

Un dessin époustouflant

Si l’histoire est déjà prenante, le dessin de Vrancken émerveille. Loin de la froideur d’IRS, il explose en couleurs chaudes, faisant presque sentir le sable du désert. Les changements d’ambiances au fil des chapitres sont remarquables. Là encore, les trois personnages principaux sont tous aussi beaux les uns que les autres, mais on a rarement reproché à un film de l’âge d’or de Hollywood de n’engager que des acteurs séduisants. On ne peut que remercier le duo d’auteurs d’avoir voulu changer d’air et de délaisser Larry Max le temps de cette grande aventure, ajoutant un nouveau bel album à ceux édités par Daniel Maghen.

«Les enfants du ciel», par Desberg et Vrancken, Éd. Daniel Maghen, 184 pages

«Les enfants du ciel», par Desberg et Vrancken, Éd. Daniel Maghen, 184 pages

Ton opinion

62
0
15
0 commentaires