La Chaux-de-Fonds: la Rega attendra pour voler partout de nuit

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La Chaux-de-FondsLa Rega attendra pour voler partout de nuit

La demande formelle pour des vols aux instruments nocturnes à l’aéroport de La Chaux-de-Fonds est évaluée «correctement et avec attention» par l’Office fédéral de l’aviation civile, ce qui prend du temps.

Vincent Donzé
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Vincent Donzé
En cas de mauvais temps, le vol aux instruments permet aux hélicoptères de la Rega d’utiliser l’aéroport de La Chaux-de-Fonds, mais pas 24 heures sur 24.

En cas de mauvais temps, le vol aux instruments permet aux hélicoptères de la Rega d’utiliser l’aéroport de La Chaux-de-Fonds, mais pas 24 heures sur 24.

Aéroport Les Éplatures

Le ciel était bleu ce mardi à La Chaux-de-Fonds, mais mercredi dernier, un pilote de la Garde aérienne suisse de sauvetage (Rega) a dû voler aux instruments dans le brouillard pour transporter à Berne une femme victime d’un infarctus. Cette intervention s’est déroulée avant midi, mais elle a remis à jour une demande conjointe de la Rega et de l’aéroport des Éplatures: pouvoir voler aux instruments de nuit.

La Rega avait indiqué être en attente d’une autorisation pour des approches en dehors des heures d’exploitation de l’aéroport. «Comme les interventions de sauvetage ne respectent aucun horaire, il est essentiel pour la Rega de pouvoir utiliser sans restriction l’infrastructure existante», plaidait alors la Garde aérienne suisse de sauvetage.

Pour remédier à la situation, deux demandes séparées ont été déposées conjointement auprès de l’Office fédéral de l’aviation civile (OFAC) il y a environ deux ans. Une demande émane de la direction de l’aéroport pour permettre aux pilotes de se poser aux instruments hors des heures d’ouverture, l’autre a été formulée par la Rega pour que ses hélicoptères puissent voler à basse altitude à La Chaux-de-Fonds. Pourquoi sont-elles toujours en suspens?

«Demande formelle»

En avril 2021, l’Office fédéral de l’aviation civile a reçu un «Framework Briefing» de la part de l’aéroport des Éplatures concernant le projet de vol aux instruments sans «Air Traffic Control» sur place. «Cette démarche sert à évaluer préalablement un projet afin que l’aéroport puisse ensuite établir une demande formelle complète», indique Antonello Laveglia, porte-parole de l’OFAC.

La requête de l’aéroport pour les vols aux instruments a été reçue en mai 2022, selon Antonello Laveglia. Une demande liée à d’autres projets soumis à l’OFAC. «Ces projets sont complexes, ils doivent être évalués correctement et avec attention», indique Antonello Laveglia. Le processus d’évaluation est en cours, mais «ce n’est pour l’instant pas possible d’indiquer quand il se terminera», conclut le porte-parole.

La Rega travaille à l’établissement d’un réseau de routes de vol aux instruments couvrant toute la Suisse.

La Rega travaille à l’établissement d’un réseau de routes de vol aux instruments couvrant toute la Suisse.

Rega

En collaboration avec les Forces aériennes suisses et la société de contrôle aérien Skyguide, la Rega travaille à l’établissement et à la mise en service du «Low Flight Network», un réseau de routes de vol aux instruments couvrant toute la Suisse et reliant les aérodromes, les hôpitaux et les bases de la Rega.

«Les routes aériennes aux instruments améliorent l’assistance médicale pour la Suisse», insiste la Rega. «Comme sur une autoroute, l’hélicoptère suit, grâce au pilote automatique, une route de vol programmée dans l’ordinateur de vol», explique la Rega, désireuse d’améliorer la prise en charge médicale de la périphérie vers les centres hospitaliers.

Couche nuageuse

Le 30 novembre dernier, l’équipage a commencé sa mission à la base Rega de Berne. Pour traverser le plafond nuageux, il a utilisé la procédure d’approche aux instruments de l’aérodrome de Berne-Belp, ce qui lui a permis de voler ensuite au-dessus de la couche nuageuse en direction de la Suisse romande.

L’équipage a ensuite utilisé le système d’atterrissage aux instruments de l’aérodrome des Éplatures (NE) pour une approche à travers des nuages épais, avant de poursuivre son vol à vue jusqu’à la place d’atterrissage de l’hôpital de La Chaux-de-Fonds, situé à proximité. Après avoir pris en charge la patiente, l’hélicoptère de la Rega a pu emprunter la même route en vol aux instruments jusqu’à l’Hôpital de l’Île à Berne.

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